Justice

Gaz de schiste : Total sur le point de perdre définitivement son permis de Montélimar ?

Justice

par Maxime Combes

Voilà une bonne nouvelle pour les opposants au gaz de schiste. La cour administrative d’appel de Versailles vient de confirmer l’abrogation du permis de recherche d’hydrocarbures de Montélimar détenu par Total Shale Europe (shale, schiste en français), filiale de Total. S’étendant sur 4327 km2, de l’Ardèche à l’Hérault en passant par la Drôme et le Gard, le permis de Montélimar est emblématique de la très forte mobilisation citoyenne que le pays a connu contre l’exploitation des hydrocarbures de schiste : près de 15 000 personnes manifestaient encore à Barjac (Gard) en février 2016.

Suite au vote de la loi du 13 juillet 2011 interdisant l’utilisation de la fracturation hydraulique, seule technique disponible pour exploiter les hydrocarbures de schiste, le permis de Montélimar est une première fois abrogé par le gouvernement de François Fillon à l’automne 2011. La décision est contestée par Total et est ensuite annulée par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise en janvier 2016 suite à un premier recours de la multinationale.

« Sept années de mobilisation farouche »

Total dispose désormais d’un mois pour déposer une requête devant le Conseil d’État pour faire casser la décision du tribunal administratif. Pour le collectif citoyen ardéchois contre les hydrocarbures de schiste, qui se félicite de la décision du tribunal d’appel, « le permis de Montélimar, c’est (très probablement) fini ». Mobilisé depuis plus de sept ans contre les nombreux permis d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures dans la région, le collectif citoyen accorde peu de crédit à l’hypothèse d’un nouveau recours de l’entreprise Total.

« Après sept années d’une mobilisation farouche et déterminée contre ces projets aberrants et dévastateurs pour les régions impactées et pour le climat », le collectif se dit « heureux d’avoir enfin obtenu gain de cause dans cette lutte légitime », tout en affirmant que cette même lutte se poursuit « ailleurs, notamment dans le Bassin parisien, en Haute Savoie, en Languedoc, en Lorraine et dans le Sud-Ouest où des permis sont en cours de validité, où des demandes sont instruites, des forages ont déjà eu lieu et pourraient se poursuivre ».

Photo de Une : CC Sophie Chapelle / mobilisation à Barjac - 28 février 2016