Décidément, les expulsions vont bon train en Bretagne. Cette fois ce ne sont pas des maisons en bois rasées par les autorités, comme à Notre-Dame-des-Landes, mais une ancienne clinique occupée depuis le printemps, dont les habitants ont été expulsés par les forces de l’ordre malgré la trêve hivernale.
Environ 250 personnes, selon Ouest-France, dont de nombreux enfants en bas âge, migrants en situation régulière ou demandeurs d’asile, ont été expulsés le 27 novembre à l’aube de l’ancienne clinique de Pacé, en périphérie de Rennes. Un bâtiment de 2 300 m2 réquisitionné par l’association Droit au logement (DAL) en mai dernier « pour répondre à la grave carence de l’État concernant ses obligations en matière d’hébergement des demandeurs d’asile et des sans abris ». « La clinique était vacante depuis octobre 2011, et si un projet à caractère social avait vu le jour grâce à la réquisition, aucun travaux n’étaient prévus avant plusieurs mois », précise le DAL.
Pour l’association, cette expulsion constitue une violation de la trêve hivernale. « Le gouvernement aurait-il décidé de s’en prendre à cette mesure protectrice de bon sens ? » Si la loi interdit toute expulsion de locataire entre le 1er novembre 2012 et le 15 mars 2013, des exceptions sont cependant prévues : si l’entrée dans les locaux a constitué une voie de fait et si un relogement est mis à disposition des habitants (voir l’article de loi).
« La période de trêve hivernale ne trouve pas à s’appliquer s’agissant d’une occupation illégale », a ainsi justifié le Préfet, qui précise que « chaque personne évacuée du squat a reçu une proposition d’hébergement et de mise à l’abri » (lire ici). Reste que pour l’association, « aucune réelle urgence ne vient justifier cette expulsion ». Elle dénonce le recours « à la mobilisation de nombreuses forces de police, à la location d’hôtels coûteux et précaires pour héberger les expulsés quelques jours ».
– Plus d’information sur l’expulsion ici.
– Lire le communiqué du DAL.