Protections sociales

« Du jour au lendemain je me retrouve sans aucune ressource » : quand la CAF suspend l’AAH sans prévenir

Protections sociales

par Rédaction

Il est bénéficiaire de l’allocation adulte handicapé depuis cinq ans. Ses droits ont été renouvelés en mars 2020. Mais la CAF lui a suspendu sans raison les versements. L’homme se retrouve aujourd’hui sans rien. Témoignage.

« Du jour au lendemain je me retrouve sans aucune ressource. » L’homme quinquagénaire est bénéficiaire de l’allocation adulte handicapé (AAH) depuis 2015. Il est actuellement hébergé dans un centre d’accueil pour personnes sans domicile. Connaissant les longs délais nécessaires au traitement des demandes de renouvellement de l’AAH, il a fait la sienne un an avant la fin de ses droits, en juillet 2019.

En mars 2020, la maison départementale des personnes handicapées de Paris (MDPH) a notifié que ses droits à l’AAH étaient renouvelés à partir de juillet, pour cinq ans. « Cette allocation vous sera versée par la CAF. Votre dossier lui sera transmis », est-il écrit sur sur la notification de décision de la MDPH. « En général, l’allocation arrive le 5. Mais j’ai eu la surprise de constater le 7 février qu’il y avait la mention "Sans droit" concernant le paiement de l’AAH sur mon profil sur le site de la CAF. J’ai cherché les courriers sur le site. Rien. »

Il arrive à joindre la MDPH de Paris. « Je suis tombé sur une conseillère sympa. Elle m’a dit que mes droits AAH ont bien été renouvelés... Elle m’a dit que la MDPH a envoyé à la CAF la décision de renouvellement... le 23 mars 2020 ! Elle m’a dit qu’il fallait que je relance la CAF en demandant à parler à un responsable. Je vais envoyer la copie de ma décision de renouvellement d’AAH. Mais je suis dans un niveau de stress maximal. » 

L’homme a envoyé la copie de la notification de l’AAH par courrier recommandé. Il lui est impossible d’avoir un rendez-vous de visu à cause du Covid. Il a obtenu un rendez-vous téléphonique pour le… 22 février. « Ça risque de prendre au moins un mois pour que l’on me verse à nouveau l’allocation. Apparemment, je ne suis pas dans un cas isolé. Moi, je peux m’arranger, taper des copains qui vont me prêter un peu d’argent, mais si ces problèmes se massifient, d’autres se retrouveront sans rien. À la CAF, comme à la MDPH, ils sont sûrement submergés. Il n’ont pas assez de monde. Ça commence par les handicapés, mais il faut aussi penser à tous ceux qui n’ont plus rien à cause du confinement et qui vont dépendre de la CAF. »

Recueillis par Rachel Knaebel