Bien commun

Développement durable : non à leur « économie verte » !

Bien commun

par Rédaction

La Conférence des Nations Unies sur le développement durable, dite « Rio+20 », s’ouvre le 20 juin au Brésil. Loin de tirer le bilan de deux décennies de dégradations, les Nations Unies propose de transformer la crise écologique en opportunité de croissance « verte ». Un débat aura lieu le 9 juin à Paris pour décrypter les méprises de cette « économie verte », nouvelle étape dans la marchandisation et la financiarisation de la nature et du vivant. Basta!, partenaire de l’événement, relaie le programme.

Du 20 au 22 juin 2012 se tiendra à Rio de Janeiro la Conférence des
Nations unies pour un développement durable. Vingt ans après le Sommet de
la Terre à Rio, la dégradation écologique s’est accélérée, les inégalités se sont creusées et les crises minent les démocraties. Bien loin de tirer le bilan de ces deux dernières décennies, cette Conférence de « Rio+20 » propose de
transformer, au risque de l’accentuer, la crise écologique en opportunité de
croissance (verte) pour les entreprises.

Une « économie verte » dans un contexte de crises

Cette Conférence fait la promotion de « l’économie verte », qui permettrait
une « gestion durable » de la planète. En réalité, telle que posée dans les
documents officiels, elle se résume à considérer la nature comme un capital à
gérer de la manière la plus efficiente. Cela suppose de créer de nouveaux
marchés, donnant un prix aux fonctions écologiques qu’assurent les plantes,
les animaux, les écosystèmes. Dès lors, cette « économie verte » est une
nouvelle étape dans la marchandisation et la financiarisation de la vie et du
vivant, en incluant la nature dans le cycle du capital et de l’accumulation.

Cette « économie verte » est déjà à l’œuvre et a montré ses méfaits :
marchés du carbone et spéculation, agrocarburants, biopiraterie, etc., au
détriment des communautés locales et de l’environnement. Elle ne résoudra
fondamentalement aucune des multiples crises du monde actuel, ne répondra
pas aux causes structurelles des inégalités et de la pauvreté, des changements climatiques, de la destruction de la biodiversité, de la crise de l’eau, des conséquences sur la santé de la dégradation de l’environnement... Au contraire, elle les aggravera.

Le futur que nous voulons !

Partout sur la planète, les peuples se mobilisent et développent des
alternatives : réappropriation collective des biens communs, sobriété et
transition énergétique avec abandon de l’énergie nucléaire, circuits courts de
production et de distribution, pratiques agro-écologiques, monnaies locales, etc. Les propositions et expériences pour d’autres projets de sociétés fondées sur le partage et les solidarités ne manquent pas.

Dans un contexte d’extrêmes inégalités et de politiques d’austérité
dévastatrices, nous appelons à un changement profond de nos modes de
production et de nos modes de vie, basés sur la surconsommation et la
surexploitation et marchandisation de la nature, qui excluent du droit à vivre
dignement une grande partie de l’Humanité, y compris dans nos pays. Nous
voulons des sociétés assurant la justice sociale et écologique, remplaçant la
course effrénée à la croissance par le bien vivre et la sobriété, la création
d’emplois décents, une agriculture paysanne avec la souveraineté alimentaire...

Les biens naturels, tels que l’eau, les sols, ou l’air, ne sont ni des
marchandises ni des actifs financiers. Ce sont des biens communs !

Le Sommet des peuples à Rio, une journée mondiale d’action, des mobilisations en France !

En parallèle à la Conférence officielle se tiendra le « Sommet des peuples
pour la justice sociale et écologique, contre la marchandisation de la vie et
pour la défense des biens communs » à Rio de Janeiro, du 15 au 23 juin. Le
20 juin sera une journée mondiale d’action. Multiplions les initiatives et
dynamiques citoyennes, en amont et en écho à ce Sommet des peuples, pour
alerter sur les enjeux de la Conférence et montrer comment un autre futur
est possible ! Nous le ferons notamment à partir des luttes actuelles contre
les gaz et huiles de schistes, les grands projets inutiles, le nucléaire, l’agroindustrie, et pour la justice sociale et écologique.

D’autres mondes sont possibles et nécessaires, inventons-les ici et maintenant ! Rejoignez les mobilisations dans toute la France le 9 et le 20 juin 2012 !

Téléchargez le programme du débat du 9 juin à Paris, dont Basta! est partenaire.

Plus d’informations sur nogreeneconomy.org