Droits humains

Des prisons chinoises équipées par des Européens ?

Droits humains

par Rachel Knaebel

Selon l’ONG International Campaign for Tibet (ICT), l’équipementier électronique allemand Bosch – présent dans l’automobile, l’industrie, l’électroménager, le photovoltaïque… – propose des systèmes de surveillance explicitement destinés aux prisons chinoises [1]. L’entreprise était présente du 3 au 6 décembre au salon Security China 2012 de Pékin, une manifestation soutenue par les administrations de la République populaire.

« C’est inacceptable que Bosch veuille faire des profits en contribuant à maintenir en Chine un système de répression et d’oppression » , où « les droits fondamentaux sont constamment violés », et où les prisons accueillent, entre autres, les dissidents politiques, estime Kai Müller, directeur de l’ ICT. L’ONG a demandé à Bosch de cesser ses ventes éventuelles d’équipements aux prisons chinoises.

Une porte-parole de l’entreprise a affirmé au quotidien allemand Die Tageszeitung qu’ « aucune prison chinoise ou tibétaine n’était équipée de leur produits de sécurité ». Les vidéos de démonstration des système de sécurité des prisons trouvées sur le site de l’entreprise par l’ONG – mais retirées depuis par Bosch – sont, selon la communicante, de simples trailers « traduits dans de nombreuses langues », dont le mandarin, également parlé à Taïwan et Singapour. Mais la porte-parole ne dément pas, souligne le journal, que Bosch vendrait ses techniques de surveillance à des prisons chinoises si celles-ci lui en achetaient.