Désobéissance et piratage

Des pizzas contre les brutalités policières à Wall Street

Désobéissance et piratage

par Olivier Marcolin

Des centaines d’indignés new-yorkais occupent Wall Street depuis deux semaines. Ce week-end, la contestation a été la cible de brutalités policières. Des adeptes de la désobéissance civile et du piratage se vengent à leur manière.

© David Camera Craft

Voici deux semaines que le quartier de Wall Street est investi par des centaines de militants altermondialistes, protestant contre la spéculation financière. « Nous sommes les 99% qui ne toléreront pas la cupidité et la corruption des autres 1% », proclament-ils. Aucun grand média ne semble s’intéresser à l’affaire. Même lorsque, pour attirer l’attention, un défilé topless est organisé le 24 septembre au Zuccotti Park, au cœur de Manhattan, là ou les traders grignotent d’habitude leurs hot-dogs de luxe.

La police de New York s’en est mêlée, réprimant violemment le millier de marcheurs, et procédant à une centaine d’arrestations. Des manifestantes sont la cible de gaz au poivre, d’autres sont plaqués au sol sans raison par des agents du NYPD (voir les vidéos). Exaspéré, un « Anonymous », membre de cette communauté d’internautes adeptes de désobéissance civile et de piratages en tout genre (et qui défile avec le masque du héros de V pour Vendetta), s’est mis en chasse du policier qui a pulvérisé le gaz au poivre et procédé à plusieurs plaquages. Et l’a retrouvé grâce aux photos d’un témoin. Des informations personnelles sur ce « bad cop » (mauvais flic), dont son adresse, ont été publiées sur une page du site Pastebin.

© David Camera Craft

« Vous savez qui sont les femmes innocentes qui ont été vos victimes. Maintenant, elles ont aussi la possibilité de savoir qui vous êtes. Avant de commettre des brutalités contre des personnes innocentes, réfléchissez à deux fois. Nous vous surveillons ! Attendez-nous ! », préviennent « Les Anonymous ». Mais pas question de représailles violentes. Le compte d’un Anonymous populaire sur Twitter a demandé avec humour quel genre de pizza préférait l’agent. Une référence à la tactique favorite du groupe : l’envoi massif de pizzas au domicile de leurs victimes.

De son côté, la police de New York a déclaré que le spray au poivre avait été utilisé « convenablement ». En sera-t-il de même pour les représailles aux pizzas ?

Olivier Marcolin