Nucléaire

Des fuites de tritium radioactif dans 48 centrales aux États-Unis

Nucléaire

par Agnès Rousseaux

Les trois quarts des centrales nucléaires aux États-Unis sont concernées par des fuites de tritium radioactif, une forme radioactive d’hydrogène, qui se retrouve dans les eaux souterraines du fait de canalisations enterrées et rouillées. C’est ce que dévoile une enquête d’Associated Press.

Ces fuites concernent au moins 48 des 65 centrales nucléaires existantes, selon les dossiers de la Nuclear Regulatory Commission, l’agence indépendante de contrôle, examinés dans le cadre de cette enquête. Et sur au moins 37 sites, les fuites de tritium contiennent des concentrations excédant largement les normes d’eaux potables. Selon l’enquête, la plupart de ces fuites ont été détectées à l’intérieur du périmètre des centrales. Ont-elle atteint des réserves d’eau potable ? Pour le moment, rien n’a été constaté. Dans l’Illinois et le Minnesota, des puits proches d’habitations ont été contaminés, mais à des doses inférieures aux normes sanitaires. Selon l’enquête, le nombre et la gravité de ces fuites auraient augmenté.

Les autorités publiques ont déclaré qu’il n’y avait pour le moment aucun risque sanitaire à craindre. Pour la Nuclear Regulatory Commission (NRC) et les industriels, ces fuites sont avant tout un problème de communication et non une menace pour la santé publique : « De l’eau contenant du tritium et d’autres substances radioactives est normalement rejetée des centrales nucléaires, dans des conditions contrôlées, surveillées par la NRC, pour protéger la santé et la sécurité publiques. »

Mais ces fuites de tritium peuvent suggérer la présence de substances plus radioactives. D’autant qu’Associated Press avait noté auparavant une baisse des normes de sécurité des centrales. Pour les observateurs indépendants, ces fuites de tritium posent également des doutes sur la fiabilité des systèmes d’urgence des réacteurs nucléaires. Certains tuyaux qui fuient sont en effet destinés à amener l’eau pour refroidir les réacteurs en cas d’arrêt d’urgence.