Agriculture

Forte hausse du nombre de fermes bio en France en 2015

Agriculture

par Nolwenn Weiler

Alors que la demande de produits bio ne cesse d’augmenter (+10% en moyenne chaque année), et que le modèle productiviste s’essouffle, de plus en plus d’agriculteurs choisissent de passer au bio et de « convertir » leurs fermes. Au premier semestre 2015, le nombre de fermes bio en France a augmenté de 8%, selon l’agence bio, plateforme nationale d’information et d’actions. D’ici fin 2015, plus d’un million d’hectares seront cultivés sans pesticides en France. Le grand Ouest, région agricole phare du pays, bénéficie aussi de cette croissance. La Bretagne, qui dénombrait 1880 fermes bio au 1er janvier 2015, vient de franchir le cap des 2000 fermes – soit 5,8% des fermes bretonnes, pour 74 000 hectares et 4,5% de la surface agricole utile.

« Les installations en maraîchage et la conversion de fermes productrices de lait de vache sont les raisons principales de cette hausse », relève la Fédération bretonne de l’agriculture biologique (Frab). « C’est un grand classique, quand les prix du lait plongent, précise Antoine Besnard de la Frab. Même s’il faut attendre deux ans pour pouvoir vendre son lait au prix du bio, cela vaut le coup pour les agriculteurs d’entamer une conversion. La dernière vague avait eu lieu en 2008. » Cette hausse du nombre de fermes bio est une bonne nouvelle pour la santé des agriculteurs, de leurs familles et voisins, mais aussi pour l’emploi : on compte en moyenne 2,4 emplois sur une ferme bio, contre 1,5 sur une ferme conventionnelle [1].

Mais avec à peine 5% de la surface agricole utile (SAU) en bio (contre 2% fin 2007), on reste encore assez loin des objectifs post-Grenelle qui promettaient 20 % de SAU en bio pour 2020 ! « Le rythme des conversions en cours de carrière doit s’accélérer », explique la Frab, qui réfléchit à la mise en place d’un « pôle conversion » en Bretagne, en lien avec la chambre d’agriculture, avec le soutien de la Région et de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf). Défauts de formation, manque de structuration des filières, difficultés d’accès au foncier pour les jeunes non issus du milieu agricole, manque de soutiens publics : les thèmes de travail ne manqueront pas, si ce pôle de conversion se met en place.

Notes

[1Pour en savoir plus sur les emplois créés par l’agriculture biologique, consulter l’étude réalisée pour le Commissariat général à la stratégie et à la prospective « Vers des agricultures à haute performance », septembre 2013. Chapitre 6.