Modèle agro-industriel

Ferme-usine des 1000 vaches : neuf opposants en procès

Modèle agro-industriel

par Sophie Chapelle

« Le bonheur est dans le pré, pas dans l’usine à vaches ! » C’est au rythme de ce slogan que quelques 200 manifestants ont procédé, le dimanche 30 juin, à l’enterrement symbolique du projet de ferme-usine des 1000 vaches, dans la Somme. Malgré la pluie, les opposants sont venus déposer une gerbe ainsi qu’un cercueil en carton devant les bâtiments agricoles. « On a déjà assez dit pourquoi on est contre, aujourd’hui on vient l’enterrer », déclare simplement Francis Chastagner, de l’association Novissen. Depuis l’été 2011 où il a été rendu public, le projet piloté par l’entrepreneur de BTP Michel Ramery soulève une opposition croissante (voir nos précédents articles). Le maire de Drucat, également présent dans la procession, craint « des effets sur la santé liés à la proximité immédiate d’un méthaniseur industriel qui cache son nom », rapporte l’AFP.

Cette action symbolique précède le procès de neuf militants convoqués au tribunal correctionnel d’Amiens le 1er juillet à 9h. Ils sont appelés à comparaitre pour refus de prélèvement ADN, dégradation en réunion et incitation à la dégradation en réunion. Comme le relatait Basta! ici, des militants de la Confédération paysanne ont participé à une action de démontage de la salle de traite des « 1000 vaches » le 28 mai. « Nos actions sont légitimes, assure la Confédération paysanne dans un communiqué. Nous ne pouvons laisser Michel Ramery mener à bien son projet qui ouvrira la porte à une industrialisation débridée de l’agriculture. » Le syndicat entend profiter de cette journée « pour faire le procès des 1000 vaches ». Deux tables rondes sont prévues devant le Palais de Justice d’Amiens dans la matinée du 1er juillet.

[Mise à jour le 1er juillet 2014] Les avocats de la Confédération paysanne ont obtenu le report du procès au 28 octobre prochain. Les contrôles judiciaires auxquels étaient soumis cinq prévenus ont été partiellement levés : ils n’ont plus aujourd’hui que l’interdiction de se rendre dans la Somme.