Biodiversité en péril

Coralbots : des robots sous-marins pour restaurer les barrières de corail ?

Biodiversité en péril

par Nolwenn Weiler

Après les robobees, abeilles électroniques censées remplacer leurs collègues biologiques, voici les coralbots. Ces petits robots sous-marins, de la taille d’une grosse télévision, imaginés par des scientifiques de l’université Heriot-Watt d’Edimbourg, auront pour mission de restaurer les coraux. Comment ? En tâchant de copier leur « intelligence en essaim », ce fonctionnement si particulier et encore très mystérieux, similaire à celui des abeilles, les termites ou les guêpes. Cette forme de fonctionnement collaboratif permet à certaines espèces de coraux de construire de vastes ensembles, dont beaucoup sont aujourd’hui menacés de disparition.

Pêche de fond, pollution marine, changements climatiques, tourisme… Les récifs coralliens, parfois vieux de plusieurs milliers d’années, ont quelques difficultés à survivre face à ces multiples menaces. Et leur disparition aurait des conséquences importantes : ils abritent une abondante diversité biologique, fournissent notamment des ressources pour la pêche, une protection au littoral, et participent à la capture du carbone. Pour protéger ces récifs, on peut restaurer les coraux « manuellement », en déposant des débris de coraux encore vivants dans des anfractuosités naturelles. Il existe aussi des « nurseries » de coraux, que l’on réimplante ensuite au fond des océans quand ils sont assez robustes. Mais ces méthodes sont longues et fastidieuses, et ne peuvent se faire en eaux profondes. Les coralbots, eux, pourraient intervenir partout. Du moins, quand leur formation sera terminée. Pour le moment, une équipe scientifique leur apprend à distinguer les coraux vivants des coraux morts, et à ne pas les confondre avec les éponges ou les cailloux. Le taux de réussite à ce premier exercice serait de 75%.

Soutenu par le gouvernement britannique, via le financement de matériel, le projet cherche encore des fonds pour financer son premier essai, au large du Belize, en eaux peu profondes. Pour tenter de sauver la grande barrière de corail, qui peine à survivre au large de l’Australie, il faudra attendre une quinzaine d’années. D’ici là, acidification, prélèvements en terres rares et raclages des océans ont tout le temps de parachever la destruction de ce bien naturel si précieux.