Enquête

Derrière les cafés Joyeux, la galaxie catholique réactionnaire

Enquête

par Juliette Rousseau

Côté rue, l’enseigne Café Joyeux présente un visage avenant où bonté de cœur et esprit d’entreprise œuvrent de concert pour favoriser l’intégration au monde du travail de personnes en situation de handicap cognitif. Côté cour, ses intrications avec les sphères les plus réactionnaires du catholicisme français questionnent. Tout comme les soutiens institutionnels et politiques dont elle bénéficie.

« Non merci, on a déjà eu des articles dans tous les titres de la presse nationale. » Au téléphone, le ton est sec : Edwige de France, en charge de la communication chez Café Joyeux, ne souhaite pas prolonger la conversation. D’après elle, tout a déjà été dit sur l’entreprise qu’elle représente. Il est vrai que, depuis l’ouverture du premier Café Joyeux en 2018 à Rennes, la chaîne de coffee-shops n’a cessé de gagner en visibilité. Elle compte désormais cinq restaurants à Rennes, Bordeaux et Paris, et a même inauguré une enseigne sur les Champs-Élysées au mois de mars. D’autres projets seraient par ailleurs en cours de préparation dans différentes villes de France.

« Servi avec le cœur » clame leur devise. Marketing léché, visuels enfantins et sémantique positive déclinée sur tous les supports de communication, Joyeux veut raconter une belle histoire « 100 % solidaire » et inclusive, où bonté du cœur et esprit d’entreprise changent la donne, tout en générant des bénéfices. La matière ne manque pas pour un bon storytelling : voici une chaîne de restauration qui emploie des personnes en situation de handicap – porteuses de trisomie 21, autistes – et veut donner l’exemple d’une entreprise nouvelle, dans laquelle les différences cognitives sont mises à l’honneur. Café Joyeux prouve notamment que l’inclusion par le travail est possible y compris dans un milieu aussi ouvert que celui de la restauration, à la condition d’adapter les pratiques managériales et l’organisation du temps de travail. En travaillant au Café Joyeux, les employés se forment, montent en compétences et ont plus de chance de trouver du travail par la suite.

À l’origine de l’initiative, on trouve Yann et Lydwine Bucaille Lanrezac, entrepreneurs fortunés, philanthropes et catholiques pratiquants. Lui est à la tête d’Émeraude, une multinationale de négoce de matières plastiques qu’il a rachetée à son père. Le couple est également propriétaire d’un hôtel 5 étoiles, le Castelbrac, à Dinard (Ille-et-Vilaine). Outre leurs activités entrepreneuriales, les Bucaille Lanrezac soutiennent différentes œuvres de charité. C’est ainsi qu’en 2010, ils créent le fonds de dotation Émeraude Solidaire, qui reçoit une partie des bénéfices du groupe Émeraude et les redistribue en finançant une multitude d’associations [1]

Soutien à la galaxie des associations catholiques, dont certaines très réactionnaires

C’est dans le giron d’Émeraude Solidaire que naît Café Joyeux. La marque est exploitée par une SARL du nom de Grain de Moutarde, elle aussi détenue par le même fonds de dotation. Si le Café Joyeux est pour le moment déficitaire, lorsqu’il fera des bénéfices ceux-ci reviendront donc à Émeraude Solidaire. Sur son site internet, le fonds de dotation annonce avoir financé 129 associations depuis sa création, actives dans des secteurs variés : éducation, exclusion, environnement, formation ou encore handicap. Son budget annuel, qui oscille entre 200 000 et plus de 400 000 euros ces quatre dernières années, est constitué de la dotation du groupe Émeraude ainsi que de dons privés.

Quand on y regarde plus en détail, le spectre des structures financées par Émeraude Solidaire dessine un soutien général à la galaxie des associations catholiques. Y compris dans sa tendance la plus réactionnaire. Ainsi, de 2014 à 2017 Émeraude Solidaire finance Enfants du Mékong, association humanitaire dont l’ancien directeur et désormais vice-président, Yves Méaudre, est un militant anti-PMA, proche de la Manif pour tous et d’Alliance Vita. Cette dernière est l’organisation fer de lance du mouvement pro-vie, contre l’avortement, l’euthanasie, la PMA ou encore le mariage homosexuel. Alliance Vita s’est ainsi largement mobilisée à l’époque de la Manif pour tous, puis plus récemment, contre l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, dans le cadre du mouvement Marchons Enfants ! Yves Méaudre a notamment été invité à intervenir lors de « l’université de la vie », un cycle de formations sur la bioéthique organisé par Alliance Vita début 2020 [2].

Dans la même veine idéologique, en 2017, Émeraude Solidaire finance la fondation Jérôme-Lejeune. Se décrivant comme le « premier avocat de la vie », elle est aussi opposée au mariage homosexuel et à la PMA mais avant tout, à l’avortement. En 2016, elle était à l’origine d’un fascicule anti-IVG distribué dans différents lycées catholiques [3].

Des proches de la Manif pour tous

Outre ces organisations pro-vie et opposées à l’égalité des droits des couples homosexuels, Émeraude Solidaire finance également des structures d’éducation catholique ou de promotion de l’école privée. En 2017 et 2018, c’est un club non mixte, basé à Paris et Versailles et destiné à l’éducation des garçons, le Club Fennecs, qui bénéficie de son soutien. Le site internet du club multiplie les références à Josemaria Maria Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, organisation religieuse née en Espagne en 1928 et dont les manœuvres pour imposer à la société son interprétation réactionnaire du catholicisme ont été maintes fois dénoncées. On y apprend en outre que la prélature de l’Opus Dei, « assume la responsabilité des activités de formation humaine et chrétienne et nomme l’aumônier du Club ».

Capture d’écran du site d’Émeraude Solidaire, pour les associations soutenues en 2018.

Capture d’écran issue du site du Club Fennec.

Le fonds de dotation soutient également, en 2016 et 2017, la fondation Espérance Banlieues, une initiative de promotion de l’école hors-contrat. La fondation revendique 700 élèves répartis dans 17 écoles à Montfermeil, Mantes-la-Jolie, Argenteuil, Roubaix ou encore Marseille. Quoique se disant non-confessionnelle, celle-ci est néanmoins portée par la Fondation pour l’École, qui soutient et cherche à étendre le réseau d’écoles privées catholiques en France. La Fondation a été initiée par plusieurs personnes, dont son ancienne directrice, Anne Coffinier, elle aussi proche de la Manif pour tous [4]

En revanche, les fonds alloués demeurent relativement faibles, voire symboliques : quelques milliers d’euros pour chaque subvention annuelle. Et ils s’arrêtent au plus tard en 2018, année à partir de laquelle Émeraude Solidaire concentre son soutien au projet Café Joyeux. Si le faisceau idéologique que dessinent ces fonds questionne, pour Edwige de France, la responsable communication, il n’y a « pas de sujet ». « Yann [Bucaille Lanrezac], c’est quelqu’un qui donne avec le cœur, il est en dehors de tout ça », soutient-elle, ajoutant que son employeur « ne peut pas être tenu responsable de ce que font les personnes » qu’il finance et que celui-ci ne commentera pas ces choix. D’après Sophie Louvel, assistante à Émeraude Solidaire, les soutiens octroyés par le passé n’ont « pas tous » vocation à être reconduits, puisque le fonds de dotation concentre de plus en plus ses actions « sur le handicap et l’inclusion ».

Une communauté qui « s’inspire du néo-pentecôtisme aux États-Unis »

Pourtant, les accointances et le réseau des Bucaille Lanrezac tendent à confirmer que ces soutiens accordés via leur fonds de dotation sont loin d’être fortuits. Ils sont ainsi particulièrement proches de la Communauté de l’Emmanuel, dont ils participent aux rassemblements d’été à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), où ils ont également racheté un hôtel, Le Prieuré. La petite ville, qui est un lieu de pèlerinage depuis que le Christ y serait apparu à une jeune sœur au XVIIe siècle, est aussi le fief de l’Emmanuel. La communauté y organise des rassemblements d’été auxquels participeraient plusieurs dizaines de milliers de personnes. En 2017, les fondateurs du Café Joyeux y tiennent d’ailleurs un atelier, intitulé « Sanctification dans le travail, trouver Dieu au cœur de son activité » [5]. Avec Émeraude Solidaire, le couple a également soutenu l’Emmanuel School of Mission : une institution destinée à la formation des jeunes catholiques, liée à la Communauté de l’Emmanuel, et qui se décline en sept écoles de prière et d’évangélisation ayant pour but de « donner au monde des catholiques capables de témoigner de leur foi » [6].

Fondée au début des années 1970 en France et issue du mouvement dit de « renouveau charismatique », la Communauté de l’Emmanuel revendique aujourd’hui 11 500 membres à travers le monde, dont environ la moitié serait en France. « Ensemble au service de l’Église catholique et de l’évangélisation du monde » prône l’Emmanuel, qui multiplie les outils multimédia : la web tv « Emmanuel Play », l’application « Découvrir Dieu », la chaîne Youtube « Emmanuel Music », et même « Cathoflix », une autre chaîne Youtube à destination des jeunes. « Il s’agit d’un catholicisme conservateur sur les mœurs, mais extrêmement libéral du point de vue économique », avance Josselin Tricou, chercheur à l’Inserm et auteur d’une ethnographie sur les « camps optimum », des stages pour hommes hébergés par l’Emmanuel. Selon lui, la communauté « s’inspire du néo-pentecôtisme aux États-Unis » et « fait le pont entre les traditionalistes qui, eux, seraient plutôt dans une logique de refus de la modernité, et un catholicisme libéral », plus enclin à user du marketing ou d’autres techniques d’entreprise à des fins d’évangélisation. « Il y a un vrai désir de reconquête de la société mais qui ne se montre pas totalement » explique-t-il.

« L’Emmanuel recrute dans la haute bourgeoisie et l’aristocratie »

« Il y a une très forte homogénéité sociale à l’Emmanuel », confirme un autre chercheur, qui, travaillant sur ces sujets, souhaite garder l’anonymat. « L’Emmanuel recrute dans la haute bourgeoisie et l’aristocratie mais aussi dans le monde de l’entreprise. Ce qui explique ses logiques entrepreneuriales : il y a un transfert de compétences professionnelles vers la sphère religieuse qui leur permet de mettre sur pieds des initiatives d’entreprises ou d’associations, très rapidement et de façon efficace. » Selon lui, les initiatives entrepreneuriales telles que Café Joyeux correspondent à un phénomène actuel du catholicisme français. Celui-ci « se vit comme dans une société qui ne le comprend plus, avec un pouvoir politique qui ne le soutient pas. On a le discours d’une religion qui se vit comme une minorité et pense qu’elle ne peut pas peser sur le pouvoir politique. Donc s’y diffuse l’idée de construire une société parallèle : avec ses propres écoles, entreprises. Puisqu’on sait qu’on ne pourra jamais gagner politiquement on construit un réseau parallèle. »

Sur les questions bioéthique et de mœurs, l’Emmanuel se positionne sur la même ligne qu’Émeraude Solidaire : la communauté donne régulièrement la parole à Alliance Vita, au mouvement politique Sens commun (né dans le sillon de la Manif pour tous) ou encore à François-Xavier Bellamy, élu LR ouvertement opposé au mariage pour tous et à la PMA [7]. De 2015 à 2017, la communauté a même hébergé l’association Courage lors de ses rassemblements d’été.

Spécialisée dans les « thérapies de chasteté », inspirées des homothérapies états-uniennes, Courage organise des stages durant lesquels on enseigne l’abstinence à des personnes homosexuelles. En décembre 2019, après la parution d’un livre-enquête [8] sur le sujet qui visait particulièrement Courage, la Communauté de l’Emmanuel a pris ses distances dans un communiqué, tout en affirmant qu’il n’a « jamais été proposé de thérapies de guérison » à Paray-le-Monial. Un projet de loi vient par ailleurs d’être déposé par la députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon pour les faire interdire, mais le site web de la Communauté de l’Emmanuel continue pour le moment d’y faire référence [9].

La question spécifique du handicap n’est pas neutre chez les catholiques conservateurs. Ainsi, la fondation Jérôme-Lejeune, à laquelle Émeraude Solidaire a accordé une subvention en 2017, a choisi de faire de la trisomie 21 le fer de lance de sa critique de l’avortement. « Signe le plus sûr du déclin d’une civilisation », l’avortement conduirait à un « eugénisme systématique » et à la potentielle disparition des personnes trisomiques, affirmait Jean-Marie Le Méné, président de la fondation, dans une tribune publiée par Valeurs actuelles la même année [10]. Socialement plus acceptable qu’une critique pure et dure du droit à l’avortement, le discours de défense des personnes trisomiques permet néanmoins de remettre en question le droit des femmes à choisir d’interrompre une grossesse. Selon le chercheur Josselin Tricou il y a, dans les milieux catholiques conservateurs, une « quasi instrumentalisation de la question de la personne handicapée face à cette société qui l’écrase » et qui présente l’enfant trisomique comme un « rescapé de l’avortement ».

Les cafés Joyeux encensés par les médias mainstream

Publiquement, l’initiative du Café Joyeux est encensée. « Un message de tolérance et de vivre ensemble », commentait récemment un article de Ouest-France, tandis que le 30 mai dernier, la chaîne de télévision France 2 dévoilait « Joyeux Pari(s) », un documentaire plein d’émotion sur le parcours de certains employés du Café Joyeux. Plébiscitée de toutes parts, l’entreprise s’est même vue décerner par Europe 1 un « trophée de l’avenir » 2020, dans la catégorie solidarité.

Cependant, à rebours des commentaires dithyrambiques sur le Café Joyeux, le Collectif lutte et handicaps pour l’égalité et l’émancipation (CLHEE), regroupant des personnes directement concernées par le handicap, a récemment publié un texte à charge contre l’entreprise [11]. Parmi les éléments pointés, la participation d’Antoinette Le Pomellec, manager du Café Joyeux de Rennes, à une « université de la vie » d’Alliance Vita en janvier 2019.

Pour le CLHEE, l’initiative est avant tout du « handi-washing », et sert de façade aux réseaux religieux, qui y trouveraient une façon de faire du prosélytisme. Selon Elena Chamorro, cofondatrice du collectif, ce faux-nez permettrait aux milieux catholiques de garder la main sur la question du handicap : « Les personnes handicapées mentales ont l’air d’être un public de choix pour la bonne action rentable. Ces entrepreneurs catholiques entendent nous imposer leur vision du monde et continuer d’imposer à la société leur vision du handicap. Le nom donné à l’enseigne est parlant. Comment ne pas penser aux Béatitudes "Heureux les pauvres en esprit…", quand on voit le nom, Joyeux, donné aux "équipiers" ? », ajoute-t’elle.

Des soutiens de poids au sein de l’entrepreneuriat catholique

Elena Chamorro pointe aussi du doigt la notion de « leadership vertueux », au cœur du « voyage du bien commun », qui a permis à 200 entrepreneurs français de se rendre au Vatican et d’y rencontrer le Pape en décembre 2019 [12]. Impulsé par des entrepreneurs catholiques, ce déplacement était l’occasion de soutenir trois « associations au service du bien commun », dont le Café Joyeux. Les participants au voyage, des « entrepreneurs et dirigeants engagés », étaient invités à faire des dons à ces initiatives.

Là encore, si elle n’est pas immédiatement mise en avant avec le « voyage du bien commun », derrière la vitrine humaniste affleure une vision particulière de la société et des mœurs : différents prélats participaient à l’événement, parmi lesquels se trouvait notamment Dominique Rey, l’évêque de Fréjus-Toulon, connu pour son engagement en soutien à la Manif pour Tous et à Marchons Enfants ! À ses cotés, Olivier de Germay, membre de la commission bioéthique des évêques de France, lui aussi publiquement opposé à la PMA. En 2016, ils signaient ensemble une tribune intitulée « Avortement : le droit à l’avis », dans laquelle l’avortement est décrit comme une « violence létale », un « drame social » et où était dénoncé le développement dans la société d’une « mentalité abortive » [13].

Emmanuel et Brigitte Macron à l’ouverture du café Joyeux des Champs Élysées

Outre l’appui des prélats, « Le voyage du bien commun » affichait également un soutien de l’ambassade de France près le Saint-Siège. Or, ce n’est pas la première fois que l’État participe au soutien de Café Joyeux. Il s’avère même qu’il lui prête désormais main-forte. En mars dernier, l’enseigne ouvrait un troisième restaurant à Paris, sur l’Avenue des Champs-Élysées. Le local, prêté temporairement par l’assureur Groupama, offre l’occasion d’un nouveau coup de projecteur sur l’initiative. Ce jour-là, le Président en personne, ainsi que sa femme et Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées (jusqu’au 6 juillet 2020), viennent à l’inauguration. Face aux caméras, entouré des salariés du Café Joyeux, Emmanuel Macron salue « celles et ceux qui font », et « sont en train d’inventer l’entrepreneuriat du 21e siècle ». « Je crois au travail et à la prise de risque », ajoute-t-il, puis de conclure : « Vous êtes en train de montrer que tout est possible avec de la volonté », saisissant au passage une des employées à ses cotés pour l’embrasser [14].

Deux ans plus tôt, lors de l’inauguration du Café joyeux Opéra, Brigitte Macron et Sophie Cluzel étaient déjà présentes, accompagnées de Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique et solidaire. Puis, un peu plus tard, en février 2020, lors de la Conférence nationale du handicap, à l’Élysée, ce sont les employés du Café Joyeux qui servent le café aux conférenciers débattant de leur avenir.

Sophie Cluzel, dont la fille travaille au Café Joyeux des Champs-Élysées, après avoir été employée par celui d’Opéra, ne tarit pas d’éloges sur l’entreprise. D’après elle, celle-ci s’inscrit dans un mouvement en cours qui bénéficie d’un soutien fort de la part de l’État : subvention de certains postes, promotion active, accompagnement pour bâtir et pérenniser le projet économique. Selon la secrétaire d’État, il s’agit de « montrer au monde entier que la France est capable de faire de la différence un atout commercial mais aussi performant ». Également enthousiasmé par le projet, le Président se serait personnellement enquis, lors de l’inauguration sur les Champs-Élysées, du « meilleur des leviers pour l’aide gouvernementale » afin de soutenir et d’essaimer ce genre d’initiatives. L’État serait donc actuellement en train de discuter avec les Cafés Joyeux et envisage de les passer en entreprise adaptée, ce qui leur garantirait un soutien pour chaque employé en situation de handicap. Sur les financements accordés par le fonds de dotation Émeraude Solidaire, la secrétaire d’État, que nous avons joint par téléphone, assure ne pas connaître « l’historique », et que ça ne « l’intéresse pas ».

[Mise à jour] Yann Bucaille, fondateur d’Émeraude Solidaire nous a adressé un droit de réponse le 9 octobre, que nous avons accepté de publier : Droit de réponse de Yann Bucaille, représentant d’Emeraude Solidaire, titulaire de la marque Café Joyeux

Chez Café Joyeux, on se garde bien d’aborder les questions politiques en public. Des accointances réactionnaires des fondateurs, rien n’affleure dans la communication abondante de l’entreprise. En revanche, Yann Bucaille ne s’en cache pas, l’initiative a vocation à s’étendre et à faire des bénéfices, pour prouver que ce modèle économique « solidaire et inclusif » est viable. Ce qui semble fonctionner : il y a six mois, il déclarait sur Europe 1 avoir reçu 300 demandes d’ouvertures de nouvelles antennes du Café Joyeux et se félicitait de la possibilité de faire travailler toujours plus de personnes en situation de handicap mental dans un milieu de travail ordinaire.

Juliette Rousseau