Mouvement social

Épreuves du Bac : demandes d’annulation et appels au boycott

Mouvement social

par Nolwenn Weiler

Des syndicats enseignants et des collectifs de parents d’élèves demandent l’annulation des premières épreuves du Bac, qui se tiennent jusqu’en mars.

Les enseignants restent mobilisés contre le projet de réforme des retraites, qui entraînerait une chute importante de leurs pensions. Le ministre de l’éducation tente pourtant de mettre les syndicats devant le fait accompli, en les invitant à négocier le montant des primes censées compenser la diminution de leurs pensions. Mais les enseignants multiplient les modes d’action : occupation de rectorats, blocages, animations devant leurs établissements… Ils entreprennent désormais de boycotter les nouvelle épreuves du baccalauréat (E3C pour épreuves communes de contrôle continu).

Étalées de la mi-janvier jusqu’au mois de mars, ces premières épreuves de contrôle continu concernent l’histoire-géographie, les langues vivantes, les mathématiques et comptent pour 30% de la note finale. Depuis plusieurs semaines, les syndicats et les parents d’élève réclament l’annulation de cette première session d’épreuves (trois sont prévues au total entre la Première et la Terminale). « A mesure que les semaines passent, les problèmes sont de plus en plus évidents, ont dénoncé la quasi-totalité des syndicats enseignants le 10 janvier dernier. Problèmes d’organisation, lourdeur de la procédure, inégalités de conditions de passage et de traitement entre établissements et donc entre élèves. »

Selon les syndicats, « les problèmes matériels ne cessent de s’accumuler, de l’ouverture tardive de la banque nationale de sujets aux difficultés posées par la correction dématérialisée (connexion, débit, etc.). Les sujets proposés ne correspondent pas dans de nombreux cas aux savoirs travaillés avec les élèves, les grilles d’évaluation apparaissent comme complexes et dénuées de sens par rapport aux exigences requises… » Cette impréparation s’est aggravée avec les journées de grève et de manifestation.

Des actions s’organisent désormais pour empêcher la tenue des épreuves. Boycott du choix des sujets, grèves de surveillance, refus de corriger les copies ou de transmettre les notes : opposants à la réforme des retraites et à la celle du nouveau bac utiliseront les mêmes modes d’action qu’en juin dernier. Des enseignants avaient alors retenu les copies qu’ils devaient corriger. Imperturbable, le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer a assuré le 16 janvier qu’il y a « des régions entières où il n’y a aucun problème » [1]. Il a regretté la mobilisation de certains enseignants via le boycott estimant que « l’école ne doit pas être un terrain de jeu politique ». Il a également prévenu que « quelqu’un qui ne corrige pas se met en grève et aura donc un retrait de salaire ».

A lire : Bac 2019 : « Non, M. Macron, la grève n’est pas une prise d’otage »

Notes

[1Sur RTL.