Mobilisations

Loi travail : de nombreux manifestants blessés par les forces de l’ordre

Mobilisations

par Rédaction

Un mois après la première manifestation contre la Loi travail, des dizaines de milliers de personnes sont encore descendues dans les rues samedi 9 avril pour protester contre le projet de loi du gouvernement. À Paris, les syndicats annoncent plus de 100 000 personnes, le ministère de l’Intérieur cinq fois moins. Ce dernier annonce 120 000 manifestants à travers le pays. Si la mobilisation était moins forte que les 9 et 31 mars, des manifestations étaient toutefois organisées dans 200 villes à travers le pays.

Encore une fois, des heurts entre la police et des manifestants se sont déroulés dans plusieurs villes. Le ministère de l’Intérieur a déploré des « violences perpétrées par plusieurs centaines de casseurs en marge des manifestations » à Paris, Rennes, Nantes, Toulouse et Strasbourg. Et annoncé l’interpellation de 26 personnes, et sept policiers blessés.

De nombreux manifestants blessés

Mais le ministère n’a pas dit un mot des manifestants blessés. Selon le syndicat étudiant Unef, plus de 40 manifestants ont été blessés à Rennes « à la suite de violences policières ». « Depuis le début de la mobilisation contre la loi travail, les forces de l’ordre répriment particulièrement violemment les manifestations rennaises. Aujourd’hui, plus de 40 personnes, principalement des jeunes qui manifestaient pacifiquement, ont été blessés, parfois gravement, par les forces de l’ordre », écrit l’organisation suite aux manifestations de samedi.

« Les autorités locales ne semblent pas prendre conscience de la responsabilité des forces de l’ordre dans l’augmentation des tensions et des violences dans les manifestations », regrette le syndicat étudiant. Depuis le début du mouvement, les jeunes mobilisés ont fait les frais de la répression policière. Comme au lycée parisien Bergson fin mars, où un policier avait décoché un coup de poing à un élève.

Les manifestants contre la loi travail auront-ils bientôt à subir de plus en plus de tirs de Flash-Ball ? Fin mars, l’Assemblée des blessés, des familles et des collectifs contre les violences policières attirait l’attention sur une commande exceptionnelle de munitions de Flash-Ball conclue par le ministère de l’Intérieur mi-février (voir les avis de commande publique et d’attribution de marché ici et ici). Une commande de 115 000 « munitions de défense à courte portée » dont 100 000 à destination de la police. Le tout pour un montant de 5,57 millions d’euros. L’usage de Flash-Ball contre des manifestants a déjà provoqué par le passé de nombreux blessés graves.

Photos de la mobilisation à Paris le 9 avril 2016 : © Eros Sana / Collectif OEIL