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Absentéisme scolaire : 160 familles privées d’allocations

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par Nolwenn Weiler

160 familles se sont vues couper les allocations familiales cette année, au nom de la loi de lutte contre l’absentéisme scolaire, a annoncé le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel. Le décret d’application de la loi stipule que dans le cas d’absentéisme à l’école (au moins quatre demi-journées d’absences injustifiées sur un mois), « le directeur de l’organisme débiteur de prestations familiales est tenu de suspendre, sur demande de l’inspecteur d’académie, le versement de la part des allocations familiales dues au titre de l’enfant absentéiste ».

Déposée par le député UMP Eric Ciotti, et adoptée en juin 2010 par l’Assemblée nationale, puis en septembre par le Sénat, cette loi a été très critiquée par la communauté éducative. La fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) soulignait que « l’aide à la parentalité ne se fait pas en enfonçant sous l’eau la tête des parents en difficulté ». Selon la FCPE, mieux vaudrait « augmenter le montant ridiculement bas des bourses scolaires, recruter des assistants sociaux et des psychologues scolaires dans l’Éducation nationale, et leur donner la possibilité de mettre en place de réelles mesures d’accompagnement pour les élèves en difficulté ».

Le ministre de l’Éducation a affirmé qu’« il y avait 32 000 familles qui avaient été alertées parce que leur enfant était absentéiste. (...) Cela veut dire que la menace d’une suspension des allocations familiales, qui a été très décriée, ça marche ». Reste à voir si c’est bien la menace de sanction financière qui a obligé ces familles à mieux contrôler l’assiduité scolaire de leur progéniture. « L’absentéisme est un phénomène qui est complexe avec de multiples causes. Y répondre par une mesure unique et radicale est un leurre », estime la FCPE. Quant au suivi des 160 familles privées d’allocations, le ministre n’en a pas dit mot.