Droit au logement

« A la veille de noël, les sans-abris n’ont jamais été aussi nombreux »

Droit au logement

par Collectif

La loi de finances prévoyant une baisse des aides au logement pour les plus modestes a été adoptée le 21 décembre à l’Assemblée nationale. Parallèlement, l’accès aux hébergements d’urgence pour les personnes migrantes à la rue est menacé. « A la veille de noël, les sans-abris n’ont jamais été aussi nombreux », s’insurge l’association Droit au logement qui critique aussi la création d’une aide au logement de 1200 euros par mois pour les députés. « Noël 2017 sera un noël de combat », prévient l’association qui organise, le 25 décembre à Paris, un noël des sans logis, des mal logés et des locataires.

Emmanuel Macron a dit le 27 juillet 2017 : « je ne veux plus d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus ». A la veille de noël, les sans-abris n’ont jamais été aussi nombreux.

Mais il n’avait pas dit qu’il enverrait la police dans les foyers d’hébergement et les hôtels, ni qu’il mettrait en place une mortelle répression aux frontières de la France et de l’Europe… Pour faire des économies et donner des gages aux xénophobes ?

Il n’avait pas dit qu’il retirerait 5 euros aux 5,2 millions de locataires percevant l’APL, dès octobre, puis 10 euros en moyenne en 2018 car elles sont gelées, ni qu’elles pourraient diminuer à tout moment… pour aider les millionnaires et créer pour les députés une aide au logement mensuelle de 1200 euros par mois ? [1]

Il n’avait pas dit qu’il dépouillerait les HLM de 1,5 milliards d’euros par an, via un mécanisme instituant de nouvelles discriminations contre ceux qui perçoivent l’APL [2], qu’ils soient locataires du parc social ou qu’ils soient candidats à un HLM. C’est aussi un mécanisme le délabrement des quartiers populaires HLM… Pour les abandonner à leur sort, laisser la place aux promoteurs, décider une saignée supplémentaire en 2021, quitte à livrer les logements sociaux et leurs locataires aux marchés privés ?

Il n’avait pas dit que le bail mobilité serait étendu sans condition de statut (formation, mission professionnelle ponctuelle). Il projette de faciliter sa généralisation progressive, sur une part de plus en plus élevée du parc locatif privé.

Non le droit à un logement stable n’est pas un privilège, alors que les expulsions, la précarité et la pauvreté gagnent du terrain…

Et qu’en est-il de la circulaire d’application sur les améliorations de la loi DALO apportées par la loi « Égalité citoyenneté ». Rédigée début juillet, validée par le comité de suivi, publication promise par le ministère du logement. Des remises en cause seraient-elles envisagées ?

Il n’avait pas dit que d’autres régressions sociales, sous couvert de « changement », nous attendent dans la loi logement, à l’encontre des droits des sans abris, des mal logés, des locataires et du logement social qui permet de les loger.

Noël 2017 sera donc un noël de combat !
 Sapin et décorations de circonstances
 Goûter pour les enfants, musique, spectacle
 Cadeaux d’actualité à M. Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, et M. Denormandien, secrétaire d’État
 Avec la participation de l’actrice Marina Valdy et des personnalités et mouvements solidaires, ou de sans logis, de mal logés, de locataires...
Le noël des sans logis, des mal logés, des locataires aura lieu le lundi 25 décembre de 15 à 17h (sortie du métro Varenne).

Plus d’informations sur le site droitaulogement.org/ et sur la page facebook de l’événement.

Notes

[1Les questeurs de l’assemblée nationale (LREM) ont institué le 12 décembre, une aide de 1200 euros par mois pour aider les députés à se loger (hormis ceux des circonscriptions parisiennes et de petite couronne). Cette nouvelle APL - allocation parlementaire logement - pourra même être augmentée si elle ne suffisait pas à payer la totalité du loyer, sur une autre enveloppe du budget des députés, l’IRFM (indemnité représentative de frais de mandat). Le 21 décembre, l’assemblée adoptant la LFI 2018 a donc voté à la fois les coupes sur les APL HLM et la création de cette « allocation privilège logement ». A moins que les parlementaires ne décident de chacun redistribuer 5 euros à 240 allocataire, ou mieux encore, refusent de voter ce budget qui décidément ponctionne les plus pauvres et aide les riches.

[2Afin de réduire d’1,5 milliard ses dépenses d’APL, le gouvernement impose à partir de 2018 la RLS (réduction de loyer de solidarité) aux bailleurs sociaux : il diminue l’APL de 480 à 1500 euros par an (suivant la composition familiale et la localisation) pour chaque allocataire HLM, et impose au bailleur social de baisser d’autant le loyer. En conséquence, les HLM sont impacté de 3 milliard d’euros de 2018 à 2020 , les allocataires ne gagnent rien sauf une dégradation de leur cadre de vie… et les millionnaires payent moins d’impôts.