Face à l’offensive réactionnaire : « L’histoire, ce n’est en aucun cas la contemplation béate d’un passé révolu »
Lors de chaque campagne électorale, le sujet revient dans le débat : l’histoire serait mal enseignée à l’école. Il faudrait revenir à un grand « récit national », avec ses rois, ses « grands hommes » et ses grands mythes, sous prétexte d’imposer aux élèves une certaine identité de la France. François Fillon déplorait fin août que l’enseignement actuel faisait « douter de notre histoire ». Nicolas Sarkozy vient d’asséner, lors d’un meeting, que « dès que l’on devient français, nos ancêtres sont gaulois ». Face à cette instrumentalisation, que peuvent les professeurs d’histoire pour éviter, devant leurs élèves, de devenir de vulgaires propagandistes ? Entretien avec Véronique Servat, professeur d’histoire-géo en collège.