Consommation

Le classement des entreprises high tech les plus polluantes

Consommation

par Agnès Rousseaux

Greenpeace vient de sortir la quatorzième édition de son guide « Pour une industrie high-tech plus verte ». Chaque trimestre l’ONG évalue les pratiques des 18 plus gros fabricants mondiaux de téléphones mobiles, d’ordinateurs, de téléviseurs et de consoles de jeux. Les pratiques d’Apple, Microsoft, Nintendo, Philips, Samsung ou Sony sont passées au crible : politique d’élimination des substances chimiques dangereuses, réduction de l’impact climatique dans la fabrication des produits, mais aussi déclarations mensongères éventuelles et double discours.

L’engagement du fabricant à reprendre et recycler les produits électroniques obsolètes est également analysé. Cette question est aujourd’hui centrale : les déchets électroniques ont fortement augmenté ces dernières années pour atteindre 20 à 50 millions de tonnes par an. Imaginez un train rempli de ces déchets : sa longueur ferait le tour de la planète ! La durée de vie des ordinateurs dans les pays développés est passé de six années en 1997 à deux années en 2005... Plus de 670 millions de téléphones portables ont été vendus en 2004, soit une hausse de 30 % par rapport à l’année précédente. Des chiffres inquiétants, quand on sait que 50 à 80 % des déchets électroniques collectés aux États-Unis par exemple seront exportés vers des pays en voie de développement, notamment vers la Chine, souvent au mépris de l’environnement et de la protection des travailleurs qui s’occupent de l’éventuel recyclage.

Bons derniers : Nintendo et Microsoft

En publiant les résultats de ces tests, Greenpeace tente de mettre la pression sur les fabricants pour qu’ils développent de meilleures pratiques environnementales. Si certains comme Nokia ou Sony Ericsson semblent avoir entendu le message, d’autres stagnent désespérément en bas du classement. Ainsi, Nintendo reste à la dernière place, avec un score de 1,4/10. Les amateurs du tennis virtuel sur la Wii ou de super Mario sont prévenus : ils risquent davantage de saccager la planète que d’être victime d’une crise d’épilepsie. En cause : les émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise qui, malgré ses promesses de réduction de 2%, ont augmenté de 1,5% en 2007 et de 6% en 2006.

Alors qu’Apple obtient de justesse la moyenne, Microsoft, avant-dernier avec un score de 2,4/10, est épinglé pour son manque d’engagement sur le traitement des déchets. La multinationale n’a pas montré de grande volonté d’action en ce qui concerne la réduction des substances chimiques dangereuses, ni de soutien à la redéfinition de directives règlementaires allant dans ce sens. Microsoft pollue-t-il à outrance pour que la fondation Bill Gates répare ensuite les dégâts ?