« Nous sommes avec le chef du commissariat danois, raconte Grégory des désobéissants, un réseau d’activistes altermondialistes. A sa demande, une équipe de la police scientifique va arriver pour analyser la dangerosité de nos huiles. » Partis de Paris le 8 décembre avec le bus de la « Caravane solidaire », organisée par les Désobéissants, 33 militants sont aujourd’hui bloqués à Copenhague. En cause : l’huile de friture recyclée qui sert de carburant au bus. Celle-ci a été confisquée par la police danoise le 12 décembre. « Nous roulons avec de l’huile de friture recyclée récupérée dans les restaurants, les collèges, les maisons de retraite, les hôpitaux, explique Grégory. On la filtre ensuite dans une station que l’on a montée sur l’île d’Oléron. Mais la police pensait qu’on pourrait fabriquer des explosifs avec cette huile. » Pour les désobéissants, ce substitut de pétrole n’avait d’autre visée que de réduire leur empreinte écologique. « Contrairement aux agrocarburants, cette huile offre l’énorme avantage de ne libérer dans l’atmosphère, lors de sa combustion, que l’équivalent du co² accumulé par la plante pour sa croissance. »
La confiscation a eu lieu samedi 12 décembre, alors que le bus partait apporter de la nourriture à Via Campesina. « Il y avait 12 litres d’huile d’olives bio et 250 litres sur le toit d’huile de friture usagée et recyclée. Tout a été confisqué, même l’huile d’olive bio destinée à la cuisine des militants », s’insurge Grégory. Depuis samedi, c’est la course contre la montre pour les désobéissants qui avaient prévu de repartir le 17 décembre. « Nous aurons les résultats des analyses de l’huile mercredi 16 décembre à midi par le chef de la police. En l’état, ils gardent l’huile jusqu’au 21 décembre », conclut Grégory. Les vraies solutions face au changement climatique semblent rencontrer quelques difficultés à Copenhague.
Sophie Chapelle
Photo : Daniel Maunoury