Pollutions

Les Yvelines renonce à son circuit de F1

Pollutions

par Sophie Chapelle

« J’ai pris la décision de renoncer au circuit de formule 1 après avoir reçu partisans et adversaires de ce circuit », annonce Alain Schmitz, le président UMP du Conseil général des Yvelines, le 2 décembre 2009. Ce projet, situé près de Flins sur des champs de captage d’eau potable, s’était heurté à une large opposition, tant du côté des associations environnementales que du ministère de l’Ecologie. Il menaçait également de faire disparaître plusieurs exploitations en bio. « Avec l’abandon de ce projet, c’est toute l’éco-région Ile-de-France qui a fait un pas en avant », réagit Jean-Paul Huchon (PS), président de la région Île-de-France.

Les terres devraient être rendues à la SAFER qui gère la vente des terres agricoles, dans le cadre d’un projet d’agriculture bio s’étendant sur 140 hectares. « Nous sommes évidemment ravis, cela fait un an qu’on bataille dessus », se réjouit Angélique Piteau du Groupement des agriculteurs biologiques d’Île de France. « En mai 2008, un accord avait été trouvé avec l’Agence des espaces verts pour qu’elle rachète ces terres en vue de les louer dans des conditions favorables à des agriculteurs en bio. La SAFER avait retenu trois candidatures, deux maraîchers et un céréalier en bio », précise-t-elle.

Les agriculteurs s’étaient installés en août 2008. Quatre mois plus tard, le Conseil général des Yvelines préemptait les terres en vue de construire un nouveau circuit destiné à accueillir le Grand prix de F1 à partir de 2011. « Les maraîchers ont continué leur culture mais ils étaient dans une situation extrêmement précaire. Ils devaient être sur des baux ruraux pour pouvoir être considérés comme des exploitants agricoles et bénéficier d’aides à l’installation, mais en l’état ils étaient sur des baux précaires et n’y avaient donc pas droit », explique Angélique. Le céréalier avait réussi à s’installer ailleurs.

« Maintenant que les terres sont officiellement rétrocédées à la SAFER, nous allons revoir avec l’Agence des espaces verts et la SAFER un nouvel appel à candidature. On ne sait pas si ce sera un céréalier ou un autre type de production », poursuit Angélique. Quant aux deux maraîchers bio restés sur ces terres, ils vont pouvoir désormais travailler plus sereinement. » La région Île-de-France compterait à ce jour environ 1 % de surface agricole utile cultivée en bio.

Sophie Chapelle