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DSK refuse de taxer les transactions financières

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par Agnès Rousseaux

Une « assurance spéculation ». C’est le projet défendu auprès du G20 par Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI. Le principe ? Demander aux banques de cotiser à un fonds dʼassurance contre de futures faillites. Dans un communiqué commun, les associations Attac, Aides et Oxfam critiquent cette proposition, qui selon elles, n’empêchera en rien de nouveaux krachs financiers. Elle serait même un encouragement pour les banques « à des prises de risque excessives en les garantissant contre la faillite ». Ce serait surtout une résignation « à simplement colmater les prochaines crises financières » selon les organisations non-gouvernementales, alors que cet argent devrait servir à engager les changements de comportements nécessaires pour éviter toute récidive. Les ONG demandent la mise en œuvre d’une taxe sur les transactions financières, qui tout en contribuant au financement des biens publics mondiaux, aurait l’intérêt d’encadrer la spéculation.

Dominique Strauss-Kahn refuse l’idée d’une telle taxation sur les transactions financières au motif que « l’industrie financière a fait de telles innovations qu’il est probablement impossible de trouver une taxation sur les transactions qui ne serait pas contournée par les potentiels contributeurs » [1]. D’où l’idée de collecter ces sommes par le biais d’une cotisation par les banques. « Nous ne voulons pas d’une solution extrêmement simpliste qui ne serait pas effective », a-t-il déclaré.

Pour les ONG, la mise en place d’une taxe sur les transactions financières est tout à fait possible, sous forme d’un micro-prélèvement (par exemple de 0,05 %) sur l’ensemble des transactions financières, qui représentent plus de 20 fois le produit national brut mondial. À la clé ? 600 milliards de dollars par an. Des travaux récents ont montré que cela est complétement envisageable. Ce type de prélèvement est déjà expérimenté en Grande-Bretagne, avec la Stamp Duty, ou pour les transactions concernant les obligations émises par les Etats dans la zone euro.

« La volonté de faire en sorte que tous les pays travaillent ensemble régresse quelque peu », a déclaré le directeur du FMI cette semaine devant le Parlement européen. Il s’est dit « préoccupé » par le manque de volonté des gouvernements à travailler pour réguler le système financier. La critique peut sembler étrange quand on sait que la « taxe FMI » qu’il propose ne marque pas une avancée majeure dans le contrôle du système financier par les États.