Emploi

58 % des jeunes des quartiers sensibles se disent victimes de discrimination à l’embauche

Emploi

par Nolwenn Weiler

Difficile en cette période de crise de trouver un emploi... surtout si l’on habite en « zone urbaine sensible » (ZUS) ou si l’on est chômeur depuis plus de trois ans. Une enquête sur la perception des discriminations par les demandeurs d’emploi en France, réalisée par l’IFOP pour le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail, vient, à nouveau, mettre en évidence cette douloureuse réalité. 29% des demandeurs d’emploi vivant en « zone urbaine sensible » (ZUS) rapportent ainsi avoir été victimes de discrimination à l’embauche du fait de leur lieu de résidence. Et 30% des chômeurs de très longue durée.

Autres motifs de stigmatisation : l’apparence physique – et notamment l’obésité (pour 29% des personnes interrogées), le genre (24% de l’ensemble, mais 35% pour les femmes contre 11% pour les hommes) ou encore l’origine (couleur de peau, nationalité, accent). Au niveau national, 23% des personnes interrogées déclarent avoir subi des discriminations liées à leur origine. Mais au sein des ZUS, ce taux grimpe à 48%. Pour les jeunes de 18-34 ans issus de ces quartiers, c’est même le premier critère de discrimination : 58% d’entre eux affirment en avoir été victimes.

La crise renforce les appréhensions des demandeurs d’emploi. Qui listent un nombre de plus en plus important de raisons potentielles de discrimination à l’embauche. Les seniors se sentent eux aussi très exposés : 94% des plus de 50 ans craignent d’être handicapés par leur âge dans leur recherche d’emploi. Idem pour les non-diplômés, qui sont 89% à avoir peur d’être pénalisés. Autres entraves évoquées : la grossesse, l’obésité, le fait d’être handicapé. La moitié des chômeurs habitant en ZUS évoquent enfin leur situation de pauvreté comme un véritable inconvénient, contre 44% au niveau national.