Grands projets

Lyon : expulsion des opposants au nouveau stade de l’OL

Grands projets

par Sophie Chapelle

Le 3 septembre, une soixantaine de policiers ont procédé à l’expulsion du campement des « Fils de Butte », les opposants à la construction du nouveau stade de l’Olympique Lyonnais. Ces derniers occupaient depuis le 10 avril 2012 un champs à Décines-Charpieu (Rhône), terrain d’accès au chantier pharaonique de « l’OL Land » qui implique près de 400 millions d’euros de dépenses publiques (lire notre enquête sur ce projet). Les militants se savaient sous la menace d’une expulsion imminente suite à une décision de justice rendue le 30 avril.

Mais ces derniers jours, les tensions étaient montées d’un cran autour de la « zone à défendre » (ZAD) de Décines. Les opposants au projet avaient décidé d’accueillir trois familles Roms qui avaient été expulsées de leur campement à Vaulx-en-Velin le 23 août dernier. Un accueil qui avait provoqué la colère des riverains. Sur les murs de la ville de Décines, une affiche appelait à un rassemblement quotidien au pied de la butte, contre le « camp de Roms gigantesque en cours de construction » et « les hippies [qui leur] offre gîte et couvert ». La vidéo réalisée par Politis à l’occasion d’un de ces rassemblements anti-Roms témoigne de la violence des propos tenus.

Les policiers ont finalement délogé le campement des « Fils de Butte » cinq jours après l’arrivée des Roms. Ces derniers l’avaient quitté le matin même sans attendre la venue des forces de l’ordre. Le maire PS de Décines, Jérôme Sturla, rejette tout lien de causalité entre la présence des Roms et l’évacuation de la ZAD. « La situation devait selon lui de toute façon être "normalisée" à la rentrée, "Roms ou pas" », rapporte le site Rue89 Lyon. L’alliance du monde paysan, des riverains et des militants autonomes n’a donc pas prise à la ZAD de Décines. Depuis le 1er août, le chantier de l’OL Land est officiellement lancé, malgré la mobilisation toujours vive des associations locales.