Bangladesh

Drame du Rana Plaza : Camaïeu pointé du doigt

Bangladesh

par Nolwenn Weiler

Où en est-on dans la réparation des victimes du Rana Plazza, un mois et demi après le drame ? L’effondrement de l’immeuble qui abritait cinq usines textiles a tué 1129 personnes. On dénombre aussi 1650 blessés, dont de nombreux blessés graves ou handicapés à vie. « En dépit de la gravité et de l’urgence de la situation, seules sept marques [1], parmi les dizaines qui avaient une production au Rana Plaza, se sont engagées à indemniser les victimes, déplorent l’ONG Peuples solidaires et le collectif Éthique sur l’étiquette. ONG et syndicats bangladais et internationaux estiment à 54 millions d’euros le montant des indemnisations.

« En France, aucune des marques dont des vêtements ou étiquettes ont été retrouvées dans les décombres n’a à ce jour reconnu sa responsabilité ni accepté de participer au fonds d’indemnisation des victimes », pointent les associations. Camaïeu, dont des étiquettes et un pantalon auraient été retrouvés au milieu des gravats par des organisations locales de défense des droits des travailleurs, garde le silence face aux sollicitations répétées de ces organisations.

Pour dénoncer cette négligence des multinationales européennes donneuses d’ordres, de l’industrie locale et des pouvoirs publics, un happening est prévu ce mardi 11 juin devant un magasin Camaïeu à Paris, à l’initiative du Collectif Éthique sur l’étiquette, de Peuples Solidaires et de l’intersyndicale Camaïeu. Une pétition, signée par plus de 200 000 personnes, appelant à indemniser les victimes [2] sera remise aux dirigeants de l’enseigne.

Face à la gravité de l’accident, révélateur des conditions de travail désastreuses dans le secteur de la confection au Bangladesh, un accord sur la sécurité face aux incendies dans les usines textiles du pays a été signé entre syndicats, ONG et plusieurs marques de vêtements et enseignes de la grande distribution.