Rénovation urbaine

Grenoble : des démolitions sans concertation

Rénovation urbaine

par Aitec

C’est un vaste chantier de rénovation urbaine qui a été inauguré le 19 octobre, au sein du quartier populaire de la Villeneuve de Grenoble. Coût du projet : 75 millions d’euros. Mais sous la pression d’habitants critiquant une rénovation sans concertation, l’inauguration a rapidement viré en tribune citoyenne. Principale source de mécontentements, la démolition prévue d’environ 70 logements sociaux. Destruction notamment dénoncée par le collectif « Vivre à Villeneuve », à l’initiative d’une pétition qui a recueilli 600 signatures en quelques mois.

Ce collectif plaide pour un programme de rénovation du quartier élaboré en concertation avec les habitants. Il souhaite une réhabilitation de l’immeuble voué à la démolition, qu’ils décrivent « comme non dégradé et même requalifié récemment ». « A un moment où le manque de logements sociaux est criant (...), ce projet de rénovation urbaine coûteux et décrié mériterait, selon nous, un moratoire », écrivent-ils à l’attention de la ministre du Logement Cécile Duflot. À l’occasion des 40 ans du quartier, ces habitants entendent proposer des ateliers populaires d’urbanisme pour animer la réflexion collective.

Leur demande « pour retravailler sur ce processus de rénovation urbaine qui se fait sans les habitants » ne semble pas avoir laissé la ministre indifférente. C’est en tout cas ce que laisse entendre, un courrier envoyé au collectif la veille de l’inauguration des travaux. « La ministre partage avec vous la volonté de concertation avec les habitants des quartiers dans le cadre du renouvellement urbain, en les associant très en amont », écrit le cabinet de Cécile Duflot, qui signe la lettre. « Très sensible » à l’expérimentation d’ateliers populaires d’urbanisme, elle a chargé son cabinet de recevoir le collectif afin d’étudier « les modalités d’un accompagnement de leur mise en place ». Cela signifie-t-il le gel du chantier ?