Dumping social

Quand la Commission européenne menace le droit de grève

Dumping social

par Nolwenn Weiler

« Le droit de mener une action collective est un droit fondamental qui doit être garanti », a déclaré Bernadette Ségol, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES) [1], le 21 mars dernier. Une proposition de la Commission européenne stipule que le droit de grève devrait respecter les principes de libre prestation de services et de liberté d’établissement dans le marché unique… Donc ne pas s’exercer aux dépens de « la concurrence libre et non faussée ».

Nous ne soutenons pas « un système économique où la concurrence envahit toutes les sphères de la société et affecte le progrès social », a ajouté la CES dans un communiqué. Le ministre français de l’Emploi, Xavier Bertrand a volé au secours du droit de grève, pourtant tellement décrié au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le ministre a assuré que toute condition assortie au droit de grève n’était pas acceptable et que la France ne donnerait pas son accord à l’adoption du texte, qui requiert l’unanimité, s’il n’était pas amendé… Une parole dissidente alors que son candidat s’évertue à diviser syndicalistes et « vrais salariés » ? Ou bien a-t-il reçu l’ordre de ne pas se brouiller davantage avec les syndicats alors que la CGT a appelé à ne pas réélire Sarkozy ?

Notes

[1Fondée en 1973, elle représente aujourd’hui 85 organisations syndicales dans 36 pays européens ainsi que 12 fédérations sectorielles.