Surveillance policière

Vers la fin du fichage génétique ?

Surveillance policière

par Sophie Chapelle

Xavier Renou, du Collectif des désobéissants, comparaissait le 21 mars devant le tribunal de Senlis (60) pour refus de prélèvement ADN. « Je considère que le fichage biologique est beaucoup trop dangereux pour être ainsi banalisé », a-t-il expliqué. Par ce refus, Xavier Renou dénonce le Fichier des empreintes génétiques (Fnaeg), qui, par la conservation de quelques segments ADN, permet de connaître certains détails privés sur une personne comme ses origines géographiques ou les prédispositions à certaines maladies (lire à ce sujet notre entretien avec une chercheuse de l’Inserm).

Or, le fait que l’on puisse avoir accès à des informations sur les personnes via le prélèvement d’ADN pourrait rendre le Fnaeg illégal. À l’occasion de ce procès, le Collectif des désobéissants a donc déposé quatre questions prioritaires de constitutionnalité. La présidente du tribunal a décidé de transmettre ces questions à la Cour de cassation, qui les transmettra à son tour au Conseil constitutionnel. À ce jour, plus d’1,5 million de personnes sont fichées génétiquement en France, qu’elles aient été reconnues coupables ou pas. Un fichage généralisé à presque tous les délits, sauf financiers… Affaire à suivre.