Santé

Un risque accru de leucémies près des centrales nucléaires ?

Santé

par Sophie Chapelle

Le risque de leucémies est significativement supérieur chez les enfants vivant à proximité des centrales nucléaires. C’est ce que révèle une étude française publiée le 5 janvier 2012 dans l’International Journal of Cancer [1]. Menée par des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), cette étude met en évidence un risque environ deux fois plus important de leucémies chez les enfants vivant dans un rayon de cinq kilomètres autour d’une centrale nucléaire, comparé à ceux résidant à 20 km ou plus. L’étude repose sur 2 753 cas diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007, et sur la proportion d’enfants concernés vivant à proximité des 19 centrales françaises.

Cette étude fait écho à la publication d’autres recherches épidémiologiques qui avaient suggéré l’hypothèse d’une relation causale entre des risques accrus de leucémies chez l’enfant et certains sites nucléaires en Angleterre (Sellafield, Aldermaston, Burghfield), en Écosse (Dounreay), en Allemagne (Krümmel) et en France (usine de retraitement de La Hague). Dans l’étude de l’Inserm et de l’IRSN, les auteurs n’observent pas d’association entre le niveau d’exposition aux radiations et le risque accru de leucémies. Selon l’ACRO, l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest, cette étude « constitue un nouveau signal sanitaire important [qui] doit être pris en compte par les autorités. D’autres études doivent permettre d’approfondir les connaissances concernant les effets biologiques des faibles doses ».