Nucléaire

Fukushima : le gouvernement souhaite le retour des populations évacuées

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par Agnès Rousseaux

Le gouvernement japonais souhaite un retour progressif de la population autour de la centrale de Fukushima. Après la catastrophe nucléaire, plus de 80 000 personnes ont dû évacuer la « zone interdite », dans un rayon de 20 km autour de la centrale. Le gouvernement a annoncé fin décembre la création de trois nouvelles zones, dont les noms sonnent comme de doux euphémismes : une « zone de préparation au retour », là où la dose d’exposition aux radiations est comprise entre 1 et 20 millisieverts par an, qui serait décontaminée en priorité. Objectif : approcher du seuil de 1 millisievert par an, la dose limite légale. Deuxième catégorie, la « zone d’habitat limité », où la radiation est actuellement entre 20 et 50 millisieverts/an : encore interdite plusieurs années, cette zone pourrait être rendue habitable par d’importants travaux de décontamination. Une troisième zone, baptisée « zone de retour difficile », au nord-ouest de la centrale, où tout retour s’avère... impossible.

Les dernières évaluations du gouvernement montrent pourtant que 8 % du territoire du Japon est fortement contaminé par du césium radioactif, et que la zone de contamination dangereuse dépasse de beaucoup le rayon de 20 km autour de la centrale. Les autorités locales tentent de convaincre les personnes évacuées de revenir, mais celleS-ci semblent de plus en plus réticentes.
Le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a déclaré que le gouvernement était prêt à consacrer près de 13 milliards de dollars pour la décontamination de ces zones. Et qu’il pourrait racheter les terres non décontaminées.

Mais les travaux prendront des années, puisqu’il faut couper les arbres et la végétation, remettre en état les infrastructures abandonnées depuis des mois, et enlever une couche de terre sur l’ensemble de ces zones, car la concentration se trouve principalement dans les dix premiers centimètres du sol. En décembre, le gouvernement a également annoncé que le démantèlement des quatre réacteurs les plus endommagés devrait prendre environ quarante ans. Difficile dans ces conditions d’imaginer un retour à la normale dans les prochaines décennies, comme veut le faire croire le gouvernement.