Immigration

Le droit d’asile attaqué par Claude Guéant

Immigration

par Nolwenn Weiler

En septembre, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, déclarait que les aides au retour allaient se multiplier. Et ce 25 novembre, il a annoncé une réforme du droit d’asile qui semble sortie du programme de l’extrême droite. Sont notamment prévus : une réduction de budget, un raccourcissement des délais de dépôt pour une demande et un allongement de la liste des pays d’origine classés comme « sûrs », dont les ressortissants ne peuvent demander le droit d’asile en France.

« Les efforts budgétaires s’imposent à tous, et la modération des dépenses publiques s’impose aussi à notre politique d’asile », a plaidé le ministre. Qui estime aussi que la France est trop généreuse en la matière. Elle l’est pourtant moins que ses voisins allemand et anglais. Si l’Hexagone est en tête en nombre de demandes reçues, elle affiche un classement moins reluisant en matière d’accueil effectif. Selon les statistiques d’Eurostat, pour l’année 2009, 14,3 % de réponses positives ont été accordées en première instance en France, contre 36,5 % en Allemagne ou 26,9 % au Royaume-Uni. Pour les décisions en appel, la France se situe, avec 27,4 %, derrière l’Allemagne (34,1 %) et le Royaume-Uni (30 %). Au final, Paris a accordé l’asile à 10 415 demandeurs en 2009. Moins que Berlin (12 055) ou Londres (12 510).

Ajoutons que l’Europe ne reçoit finalement qu’une part infime des réfugiés du monde. 260 000 personnes ont demandé l’asile à l’UE en 2010, alors que la planète compte 44 millions de réfugiés. 80 % d’entre eux vivent dans les pays en développement, selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés.