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L’Allemagne « gagne » 55 milliards d’euros suite à une erreur comptable

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par Agnès Rousseaux

55 milliards d’euros de moins pour la dette allemande, en une seule journée… grâce à la découverte le 28 octobre d’une erreur comptable. À l’origine de cette bévue ? Un « malentendu » entre la banque allemande Hypo Real Estate (HRE), nationalisée en 2009 pour éviter la faillite, et sa « bad bank », la structure qui gère les actifs toxiques dont HRE s’est délestée [1]. Une « double écriture débitrice », autrement dit une erreur d’addition et de soustraction dans les comptes, pour laquelle les deux structures se rejettent mutuellement la responsabilité.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a tenté le 2 novembre de relativiser cette découverte. HRE est pourtant depuis sa nationalisation placée directement sous la tutelle du ministère. C’est HRE qui continue de gérer la comptabilité de sa « bad bank ». Mais selon l’hebdomadaire Die Zeit, HRE, au lieu d’assurer elle-même cette comptabilité, aurait sous-traité certaines tâches à une société privée. Une information qui risque de relancer les controverses sur les responsabilités de cette erreur. En cause également, la société PricewaterhouseCoopers, qui n’a pas vu l’erreur lors de son audit en 2010 de la « bad bank ».

Depuis quelques jours, la dette publique allemande est donc officiellement passée de 83,7% à 81,1% du PIB. Une diminution de 55 milliards d’euros, qui équivaut au montant des recettes annuelles de la Grèce. Et à 1/7e de la dette grecque. L’Allemagne ne sera peut-être pas tout à fait crédible ces prochains jours lorsqu’elle donnera des leçons de gestion comptable à la Grèce...

Notes

[1FMS Wertmanagement est une « structure de défaisance externe » créée pour stocker les actifs à risque de HRE. Elle détient, entre autres, 7 milliards d’euros de titres de la dette publique grecque.