Énergie polluante

Gaz de schiste : encore 61 permis d’exploration en France

Énergie polluante

par Sophie Chapelle

Si trois permis d’exploration des gaz de schiste, accordés aux entreprises Total et Schuepbach dans le sud de la France, ont été abrogés par le gouvernement, 61 autres « permis exclusifs de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux » restent valides. La ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a souligné que les deux rapports de la multinationale Schuepbach mentionnaient le projet d’utiliser la fracturation hydraulique, pourtant interdite depuis juillet, et que le rapport remis par Total « n’était pas crédible ». Mais la validité de l’abrogation de ces trois permis – de Villeneuve-de-Berg, Montélimar et Nant – n’est pas acquise : l’arrêté peut encore être contesté par les multinationales.

Cinq autres permis sont toujours en vigueur dans la région : les permis du bassin d’Alès, de la plaine d’Alès, de Navacelles, de Nîmes et de la plaine du Languedoc. On se souvient pourtant de Nicolas Sarkozy se rendant en grande pompe à Alès le 4 octobre dernier pour assurer : « Il n’y aura pas d’exploitation de gaz de schiste par fracturation hydraulique dans ce territoire d’exception, et certainement pas au prix d’une fragmentation des terres qui massacrerait ce paysage presque spirituel que l’Unesco a justement choisi de classer au patrimoine mondial de l’Humanité » (sic).

Les collectifs citoyens contre le pétrole et gaz de schiste appellent à une mobilisation le 23 octobre à Barjac dans le Gard, au cœur du territoire concerné par le permis de recherche d’hydrocarbures du bassin d’Alès, « pour réaffirmer que rien n’est terminé et que les citoyens restent mobilisés » (voir le tract). Un rassemblement est également prévu ce jour-là à la Ferté-sous-Jouarre en Seine-et-Marne (voir le tract), alors que la société Toreador Energy France détient toujours 4 permis en Île-de-France et en Picardie.