Inégalités

Les travailleurs sans-papiers veulent payer des impôts

Inégalités

par Ludovic Simbille

« Stop au racket ! » C’est le mot d’ordre que lancent le syndicat Sud-SNUI du Trésor Public et l’association Droits Devant !!. En cause : la mainmise de l’État sur les cotisations sociales des immigrés sans-papiers. Ceux-ci seront lundi 30 mai sous les fenêtres de Bercy, espérant être reçus par le ministère de l’Économie et des Finances, pour qu’il rende des comptes sur cette situation intenable.

Employés avec une fausse carte d’identité ou celle d’un proche, les salariés sans-papiers payent des impôts et cotisent pour la sécurité sociale, le chômage, l’assurance-vieillesse... Si l’État se fait conciliant sur l’absence de papiers au moment de toucher les prélèvements obligatoires, il se fait plus tatillon pour reverser les prestations liées aux cotisations des sans-papiers. Nombre d’entre eux ont été arrêtés aux guichets des administrations. Depuis 3 ans, ils dénoncent cette « hypocrisie » de l’État qui accepte leurs cotisations, mais pas le versement des prestations qui y sont liées.

Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs reçu une déclaration d’impôts pré-remplie avec leur nom et leur adresse ! Lors de « permanences fiscales », les militants de Droits devant !! et les syndicats aident des centaines de travailleurs sans papiers à remplir leur déclaration de revenus. Ainsi « les travailleurs sans papiers remplissent un devoir citoyen, ils en acceptent les obligations et ils exigent en retour que leur participation active à l’économie française et à la vie sociale soit reconnue », estiment ces organisations.

Intérim, BTP, gardiennage, restauration, nettoyage, aide à la personne... Quelque 400.000 sans-papiers travaillent en France, dans des secteurs non délocalisables. Un poids non négligeable dans l’économie française. N’en déplaise à Claude Guéant, pour qui la France « n’a pas besoin de maçons, de serveurs de restaurants » car elle disposerait de « la ressource nécessaire ». La recette fiscale est pourtant intéressante : l’État encaisserait 2 milliards d’euros par an de cotisations !

Lire le communiqué de Sud-SNUI du Trésor Public et l’association Droits Devant !!

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