État sécuritaire

Loppsi 2 : le tout répressif fait loi

État sécuritaire

par Nolwenn Weiler

En France, la sécurité intérieure n’est pas assez performante. Pour y suppléer, nos députés s’apprêtent à examiner à partir du 14 décembre, en seconde lecture, la loi dite Loppsi 2 (« loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure »). Déjà votée par le Sénat, ce texte permettrait aux préfets, en toute quiétude, et quelle que soit la saison, d’expulser les habitants de tentes, caravanes, cabanes, yourtes et mobil-homes [1]... À l’inverse, le dispositif d’évacuation des résidences mobiles des gens du voyage est applicable en cas de stationnement en dehors des aires susceptibles d’entraîner une « atteinte » à l’ordre public. La destruction de ces dangereux repaires de terroristes pourra même se faire dans les 48 heures ! C’est l’article 32 ter qui le dit.

Évidemment, la loi, définie comme un « fatras sécuritaire » par divers magistrats, avocats, policiers et syndicats, et contestée par de nombreuses associations, contient d’autres articles. Il est ainsi prévu d’étendre considérablement les dispositifs de fichage et de vidéosurveillance (renommée « vidéoprotection »), et d’instaurer un couvre-feu pour les moins de 13 ans. Si tout cela vous inquiète au lieu de vous rassurer, vous pouvez écrire à votre député pour le lui faire savoir.

Notes

[1La procédure serait applicable sur tout le territoire dès lors que l’installation d’un campement sur un terrain public ou privé est de nature à comporter de « graves risques » pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publiques.