Répression

La CGT dénonce les violences policières

Répression

par Ivan du Roy

Dans un communiqué, et sur un ton dont le syndicat est peu coutumier, la CGT dénonce la multiplication de la répression et des violences policières, accusant le gouvernement de perdre « son sang-froid ». Cet énervement confédéral fait suite à une succession d’évènements dont la réquisition, ce 22 octobre, par le Préfet de Seine-et-Marne, de 169 salariés en grève de la raffinerie de Grandpuit.

« La CGT condamne cet acte juridiquement illégal et politiquement insensé. L’ordonnance (de réquisition) détourne le contenu de la loi du 18 mars 2003 sur la sécurité intérieure, fortement encadrée par des décisions du Conseil constitutionnel et du Conseil d’Etat. L’arrêt de la production dans cette raffinerie ne porte en aucun cas atteinte à la sécurité ni à la santé publique. Il s’agit d’un interdit pur et simple du droit de grève garanti par la Constitution, en l’occurrence exercé au sein d’une entreprise privée dans un cadre démocratique et pacifique. » Une action en justice est menée pour invalider cette réquisition.

« Dans de nombreuses villes, les forces de l’ordre ont reçu la consigne de brutaliser les manifestants », poursuit le syndicat, déplorant des charges de CRS à Lorient ou des arrestations de colleurs d’affiches à Roanne. Il dénonce également « le « camouflage » sous des autocollants syndicaux, dont ceux de la CGT, de policiers dans les manifestations et rassemblements ». Cela a été le cas à Paris ou des bandes de policiers en civil ont pénétré sur la place des Invalides déguisés en manifestants. Des témoignages venant de Chambéry font état de policiers en civils masqués attisant les lancers de projectiles contre les forces de maintien de l’ordre avant d’interpeller quelques jeunes qui s’étaient laissés tenter.

Selon un sondage de BVA, 69% des Français interrogés approuvent les grèves et manifestations, dont, très largement les salariés. Pour la CGT, « ce serait une nouvelle erreur [de la part du Président de la République et du Gouvernement] de croire que le débat puisse être détourné vers le thème de la sécurité alors que l’origine des tensions actuelles se trouve dans les injustices de la politique économique et sociale » (voir le communiqué intégral).