Victoire écologiste

Fermeture du plus grand incinérateur au monde

Victoire écologiste

par Sophie Chapelle

Le plus grand incinérateur mondial de déchets, situé à Détroit (Michigan), a définitivement fermé ses portes, et ses cheminées, le 8 octobre. Pour de nombreuses organisations environnementales et sociales locales, « cette fermeture marque la transition nécessaire pour passer d’une énergie polluante à la création d’emplois propres ». Covanta Energy, l’une des deux entreprises propriétaires du site, est poursuivie notamment par l’Etat du Connecticut pour « pollution excessive ». Dans le New Jersey, Covanta est également contrainte de mener des études d’impact de l’un de ses incinérateurs sur la santé des riverains.

Pour les habitants de Détroit, cette fermeture sonne comme une grande victoire après de nombreuses manifestations. Celles du 26 juin avait clôturé le Forum social des Etats-Unis et rassemblé des centaines de riverains soutenus par des militants pour la justice environnementale (vidéo en ligne ici). Des salariés de l’incinérateur étaient également présents. En ligne de mire, les effets sanitaires générés par le complexe industriel. « Une grande partie des enfants allant à l’école jouxtant l’incinérateur ne peuvent plus sortir du bâtiment du fait de la pollution, assurait lors de cette marche un riverain. Beaucoup d’entre eux souffrent d’asthme et de maladies respiratoires ».

Selon les opposants à ce complexe, l’incinérateur aurait coûté aux habitants de Détroit plus d’1,2 milliards de dollars ces 20 dernières années. Ces derniers affirment que « Sans le soutien du contribuable et des subventions de l’Etat, l’incinération ne peut pas être compétitive avec des solutions énergétiques réelles. Recycler crée 6 à 10 fois plus d’emplois que les incinérateurs ou les décharges ». Les habitants de Détroit interpellent aujourd’hui le maire David Bing pour mettre en place une politique des déchets respectueuse de l’environnement et créatrice d’emplois. En France, on compte 129 incinérateurs en activité dont les rejets peuvent augmenter le risque de cancer dans le voisinage.

Sophie Chapelle