Mouvement social

Les violences policières contre les manifestants se multiplient

Mouvement social

par Agnès Rousseaux

Jeudi 14 octobre, les forces de police sont intervenues au Lycée Jean Jaurès de Montreuil (93) - tout un symbole ! - alors que les élèves devaient tenir une assemblée générale dans la matinée et qu’un blocage de l’établissement venait de commencer pour protester contre la réforme des retraites. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes, puis des tirs de flashball. Un jeune de 16 ans a eu trois fractures au visage. Selon le préfecture, il aurait été « légèrement blessé au visage par un tir de flashball intervenu suite aux jets de projectile contre les forces de l’ordre ». Certains jeunes affirment avoir reçu des coups de matraque.

Dominique Voynet, maire de Montreuil, a immédiatement réagi contre cet « usage immodéré de la force », et cette « volonté de détourner ainsi l’attention » alors que le rapport de force démocratique n’est pas favorable au gouvernement. La maire condamne « cette provocation dont on peut penser qu’elle vise à provoquer des incidents et à transformer le nécessaire débat démocratique en spirale de violences et d’affrontements » (voir l’intervention de Dominique Voynet au Sénat). L’inspection générale des services a été saisie. Les élèves du lycée avaient bloqué leur établissement mardi 12, ils ont décidé de reconduire la grève vendredi.

Déjà, mardi 12, des violences policières avaient été signalées en marge des manifestations : à Caen, des affrontements entre police et manifestants ont eu lieu devant un local du Medef. L’intersyndicale du Calvados a dénoncé une « agression policière » : des gaz lacrymogènes auraient été lancés en « tir tendu » par les forces de l’ordre, une pratique interdite par le règlement. Selon la CGT, un jeune souffrirait d’une fracture du crâne. A Saint-Nazaire, 14 personnes ont été interpellées à la suite de heurts avec les policiers, l’un d’entre eux aurait été gravement blessé.

A Paris, des journalistes ont aussi été pris à partie par les forces de l’ordre à l’issue de la manifestation du 12 octobre. Des vidéos montrent ces violences à l’égard de journalistes pourtant clairement identifiés, en fin de manifestation, place de la Bastille.