Notre-Dame-des-Landes

Un premier chantier collectif s’est tenu sur la Zad pour rouvrir la D281

Notre-Dame-des-Landes

par Nolwenn Weiler

Depuis l’annonce le 17 janvier de l’abandon du projet d’aéroport, les messages de soutien et de félicitations continuent d’abonder sur la « zone à défendre » (Zad) de Notre-dame-des-Landes, où les opposants au projet aéroportuaire réfléchissent désormais à la suite. Dès le lendemain de l’annonce, une assemblée générale de plusieurs heures s’est déroulée sur place. Parmi les sujets de discussion : le sort à réserver à la D281, cette route en bordure de Zad embouteillée depuis cinq ans par des barricades en tout genre, parsemée de cabanes et d’abris en bois. « Fermée par les autorités dans le cadre du projet d’aéroport en 2013, cette route a été ré-ouverte par le mouvement dans la foulée. Elle a été pour de nombreuses personnes un lieu de rencontres, de lutte, de vie et de créativité », signale un communiqué.

Après moult échanges, il a été décidé de rendre cette route plus accessible aux voisins et aux riverains des bourgs alentours, mais sans que les gendarmes n’interviennent. « Prendre cette décision n’a pas été facile et ce n’est pas de gaîté de cœur que nous voulons transformer cette route. » Un premier chantier collectif s’est tenu le 22 janvier pour remblayer les nids-de-poule et enlever les chicanes, avec pour seules armes des pelles, des pioches, des balais et quelques autres outils. Après avoir posé les drains nécessaires à la circulation de l’eau, les paysans locaux ont colmaté les ornières.

Au fil de la journée, bien des discussions se sont tenues le long de cette départementale devenue mythique pour les opposants au projet. L’occasion de digérer la nouvelle de la victoire, et de penser, ensemble, à l’avenir de ces 1600 hectares de terres agricoles sauvées du béton. Les travaux se poursuivront dans les prochains jours. « Nous pourrions revenir sur cette décision si des menaces d’expulsion venaient à se concrétiser, en refermant cette route et les autres traversant la Zad », précise cependant le mouvement.

Photo : Sophie Chapelle, 2013.