Santé - page 30

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SociétéServices publics

Soumis à l’austérité budgétaire et au management néolibéral, l’hôpital est au bord du burn-out

20 000 postes ont été supprimés dans les hôpitaux français en quinze ans. Sur le terrain, le travail s’intensifie, les soignants ne cessent de courir après des objectifs intenables, et finissent souvent par s’effondrer. Ils ont l’impression de négliger les patients, et perdent le sens de leur travail. Ils craignent de commettre des erreurs et tirent la sonnette d’alarme : la qualité des soins diminue dangereusement et la mortalité des patients s’accroît. Mais cette sévère cure d’austérité devrait se poursuivre : le dernier plan de financement des hôpitaux présenté par l’actuel gouvernement promet 20 000 suppressions supplémentaires. L’avenir de l’hôpital se jouera aussi lors de ces élections présidentielles.

Par Nolwenn Weiler

ÉcologieToxiques

En France, il reste 20 millions de tonnes d’amiante disséminées dans les bâtiments

Pour beaucoup, l’amiante, c’est fini. Ce matériau hautement cancérogène, interdit en 1997, est pourtant encore présent dans des dizaines de milliers de bâtiments, disséminé des sols aux plafonds, dans les plinthes, les vide-ordures ou les toitures. Un vaste plan national d’éradication de l’amiante se fait attendre. Du repérage de l’amiante aux contrôles des conditions de travail sur les chantiers de désamiantage, la protection des travailleurs est très inégale. Certains spécialistes du dossier évoquent même une prochaine catastrophe sanitaire. De nouvelles victimes viendront-elles s’ajouter aux 3000 à 4000 personnes terrassées chaque année, en France, par l’amiante ?

Par Nolwenn Weiler

DémocratieMultinationales

De Fillon à Macron : offensive générale contre le principe de précaution aux dépens de la santé publique

Il y a bientôt vingt ans, le Conseil d’État s’appuyait sur le principe de précaution pour empêcher la culture de maïs transgénique en France. Depuis, le principe de précaution est invoqué pour tenter de freiner la banalisation de produits toxiques, des pesticides aux perturbateurs endocriniens, en passant par les nanoparticules. Ce principe est désormais la cible de François Fillon. De son côté, Emmanuel Macron affirme vouloir concilier le principe de précaution avec un « principe d’innovation », s’alignant ainsi sur les exigences de l’industrie chimique, pétrolière ou du tabac et de leurs lobbies. Une manière de neutraliser cet acquis essentiel pour l’environnement et la santé, au profit du libre-marché.

Par Sophie Chapelle

SociétéInégalités

Anne, 50 ans, infirmière libérale en colère, a vu son salaire divisé par deux en trois ans

La colère monte, en ville et dans les hôpitaux, chez le personnel soignant. Manque de moyens et manque de personnel pressent ceux et celles qui doivent prendre soin des autres. Leurs conditions de travail se dégradent, leur santé aussi, de même que la qualité des soins qu’ils délivrent. Parmi les soignants en souffrance, et en colère : les infirmières. Anne est en libéral depuis sept ans. Elle a choisi de quitter l’hôpital en 2009 pour fuir la dégradation des conditions de travail et l’impossibilité de prendre du temps avec les patients. Mais aujourd’hui, son travail est menacé. Elle dénonce « une « ubérisation » de notre système de santé ». Témoignage.

Par Rédaction

SociétéTravail

Les députés européens laisseront-ils mourir 230 000 travailleurs exposés aux vapeurs diésel ?

Un projet de directive européenne pour protéger les travailleurs des expositions aux produits cancérogènes est en discussion. L’un des enjeux : mieux encadrer les vapeurs diésel, auxquelles sont confrontés 3,6 millions d’employés et d’ouvriers en Europe, dont 800 000 en France. Mais la Commission européenne vient de bloquer toute avancée, malgré les dizaines de milliers de morts par cancer annoncées. Le Parlement européen devra se prononcer d’ici trois mois. Les députés seront-ils tout autant insensibles aux risques encourus par des centaines de milliers de personnes ?

Par Nolwenn Weiler