Multinationales - page 53

Articles

DémocratieConflits

Malgré les tortures et la répression, la France va-t-elle poursuivre ses ventes d’armes à l’Egypte ?

François Hollande accueille aujourd’hui le président égyptien Al Sissi. Au programme des discussions : plusieurs centaines de millions d’euros de contrats d’armement. Les organisations de défense des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch dénoncent pourtant de nombreux cas de répressions, d’arrestations, de tortures et de massacres d’opposants en Égypte. Le code de conduite européen en matière de vente d’armes stipule également de refuser toute exportation d’armes s’il existe « un risque manifeste » que celles-ci « servent à la répres­sion interne ». Le gouvernement de Manuel Valls s’inscrira-t-il dans la droite ligne de la position « sécuritaire » adoptée par Michèle Alliot-Marie lors des printemps arabes ?

Par Warda Mohamed

DémocratieParadis fiscaux

En France, imposer la transparence aux compagnies pétrolières et minières nuit à la compétitivité

Cela aurait pu constituer une belle victoire contre la corruption et les circuits financiers opaques. Et devenir un outil efficace aux mains des Etats pour lutter contre l’évasion fiscale pratiquée par les multinationales. Le Parlement a voté cet automne une loi imposant des obligations de transparence aux entreprises du secteur extractif, comme Total, Areva ou GDF Suez. Mais le gouvernement a refusé d’aller jusqu’au bout, et d’écouter les députés qui souhaitaient que cette obligation soit la plus complète possible. Les bénéfices pourront continuer de fuir vers les paradis fiscaux. Et l’argent du pétrole, de l’uranium ou du minerai s’évaporer dans une myriade de filiales.

Par Anne-Sophie Simpere

ÉcologieAgriculture

Et si le but ultime de l’industrie agroalimentaire était de se débarrasser des animaux d’élevage ?

La question du bien-être animal est de plus en plus pointée du doigt. Les vidéos montrant la maltraitance d’animaux suscitent l’indignation. Les élevages industriels provoquent la méfiance. Dans ce contexte, la perspective de produire de la nourriture sans animaux, à partir de cellules souche ou d’aliments de synthèse, serait-elle une solution à la souffrance animale ? Au contraire, prévient la sociologue Jocelyne Porcher, qui interroge notre relation aux animaux d’élevage. « Avec les multinationales qui investissent dans les poulets sans poulets ou la mayonnaise sans œuf, nous nous dirigeons vers la disparition des animaux d’élevage. Le capitalisme néolibéral n’a que faire des animaux. » Entretien.

Par Sophie Chapelle

ÉcologieClimat

Comment la finance « verte » détruit l’Amazonie

Financer des projets peu polluants, investir dans des énergies renouvelables, ne pas contribuer au réchauffement climatique... De plus en plus d’investisseurs recherchent des placements profitables mais respectables. Les obligations « vertes », un nouvel outil financier présenté comme plus écolo, sont là pour les séduire. Mais peut-on vraiment s’y fier ? L’exemple de GDF Suez, de ses grands projets de barrages en Amazonie, et des critères plus que flous qui entourent ce type d’investissement, montrent que ces financements « responsables » pourraient servir à « tout et n’importe quoi ».

Par Olivier Petitjean (Observatoire des multinationales)

SociétéTravail

Travail des enfants : Samsung pris au piège de ses beaux discours

La situation ne s’arrange pas pour le géant coréen Samsung : l’entreprise est la cible d’une plainte en France pour « pratique commerciale trompeuse ». Elle est désignée par une association de consommateurs britanniques comme l’une des marques les moins éthiques du monde. Elle a été étrillée par l’émission Cash Investigation sur France 2. Elle est nominée aux Prix Pinocchio comme « l’entreprise ayant mené la politique la plus opaque ». A force de promouvoir, publicités à l’appui, un « monde meilleur », sans bannir le travail des enfants dans ses chaînes d’approvisionnement, sa réputation commence à être sérieusement entachée.

Par Olivier Petitjean (Observatoire des multinationales)

DébatsChronique

L’Observatoire des multinationales fête son premier anniversaire !

Il y a tout juste un an, Basta! lançait l’Observatoire des multinationales, un nouveau site d’investigation et de veille citoyenne sur les grandes entreprises françaises et leurs impacts sociaux, environnementaux et politiques partout dans le monde. Nous avons le sentiment d’avoir beaucoup accompli en un an, mais cela reste bien en deçà de ce qui serait nécessaire pour répondre à tous les besoins et à toutes les sollicitations. Plus que jamais, nous avons besoin du soutien, en particulier financier, de nos lecteurs pour poursuivre et étendre notre travail.

Par Ivan du Roy, Olivier Petitjean (Observatoire des multinationales)

ÉcologieBiodiversité

La création d’un « marché carbone équitable » à l’image du commerce équitable crée la polémique

Compenser les activités polluantes des multinationales en finançant la préservation des forêts et des coopératives locales de commerce équitable. Telle est la nouvelle idée que Tristan Lecomte, fondateur de la marque Alter Eco, met en œuvre au Pérou en vendant des crédits carbone à des entreprises comme GDF Suez, Vinci ou Nestlé. Un marché carbone équitable, juste et solidaire... vraiment ? Un récent rapport réalisé par une association écologiste française critique vivement ce projet. Dans un contexte où la pertinence de la compensation carbone, qui offre aux multinationales la possibilité de se racheter à moindre coût une image verte, fait débat.

Par Sophie Chapelle