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La malédiction des phosphates : dans les coulisses polluées et désertifiées de l’agriculture chimique

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par Nathalie Crubézy, Simon Gouin (Grand Format), Sophie Chapelle

En France et en Europe, le recours intensif aux phosphates dans l’agriculture provoque un appauvrissement des sols, pollue les rivières et génère la prolifération des algues vertes. Mais d’où viennent ces phosphates chimiques qui nous servent d’engrais ? Basta! a remonté la filière du phosphate jusqu’en Tunisie, longtemps l’un des principaux fournisseurs de l’Europe.

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Sur les plages du Finistère, les algues vertes prolifèrent de nouveau depuis fin mai. A presque 3000 kilomètres de là, sur le littoral tunisien, les habitants de la ville de Gabès sont confrontés à une grave pollution de l’eau, de l’air et de leurs terres, et redoutent la disparition de leur oasis côtière. Le point commun entre ces maux ? Les phosphates.

En Europe, les phosphates sont abondamment utilisés dans l’agriculture comme engrais, en tant que source de phosphore, mais aussi d’azote, de calcium et d’aluminium. Initialement apporté aux cultures sous forme organique (fumiers ou compost par exemple), le phosphore est de plus en plus épandu sur les terres agricoles européennes sous forme chimique [1].

Si les conséquences de la sur-utilisation d’engrais phosphatés sont déjà visibles en France et en Europe [2], qu’en est-il en amont de la filière ? Basta! a remonté la piste jusqu’en Tunisie où la production et la transformation du phosphate constituent l’un des principaux revenus du pays, avec le tourisme. La Tunisie était rangée au cinquième rang des producteurs mondiaux jusqu’en 2010 (4 % du PIB du pays, 10 % des exportations) [3]. Elle a été, pendant une décennie, l’un des trois principaux fournisseurs d’engrais chimiques de l’Europe, avec le Maroc et la Russie [4]. Confrontée aujourd’hui à des troubles sociaux, l’industrie du phosphate tunisienne est en perte de vitesse. Les contestations qui la paralysent ne sont pas sans lien avec les conséquences environnementales et sanitaires de la production et du traitement du phosphate. Et de décennies d’inconséquences.

Mais où est passée l’eau de l’oasis ?

Pour mieux comprendre l’impact du phosphate sur l’environnement, il faut se rendre à Gabès, à 450 kilomètres au sud de Tunis. Autour de cette ville grise qui borde la Méditerranée, on trouve une ceinture verte de palmiers, d’arbres fruitiers et de maraîchage. Un oasis maritime de 170 hectares où se rencontrent les eaux salées et les eaux douces. Pourtant, en ce mois de mars, seul de petites rigoles coulent ici ou là, dans le fond de la vallée. Une situation exceptionnelle ? Pas vraiment. « Les sources naturelles d’eau ont tari depuis des années », explique Mabrouk Jabri, un instituteur à la retraite. « Maintenant, on n’a accès à l’eau qu’avec des forages », ajoute Abdekhader Béji, un ouvrier agricole.

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Mais où est passée l’eau qui faisait autrefois de cet oasis un petit paradis sur terre ? Tous les témoignages pointent le Groupe chimique tunisien (GCT). En 1970, cette entreprise d’État s’est installée sur les rives du golfe de Gabès. Elle transforme chaque année environ quatre millions de tonnes de phosphate en engrais et en détergent, dont 90 % sont ensuite exportés par bateau vers l’Europe ou le reste du monde. Une petite partie, l’engrais ammonitrate, serait consommée localement. Pour transformer le phosphate, l’usine utilise de l’eau, beaucoup d’eau. 7 à 8 mètres cubes sont nécessaires pour produire une tonne d’acide phosphorique. Soit la contenance de plus de 50 baignoires standard. « Depuis l’installation du GCT, il y a une diminution remarquable de l’eau dans l’oasis », avance Skandar Rejeb, un professeur d’université et membre de l’Association de sauvegarde de l’oasis de Chenini (Asoc).

Photos d’archives du Groupe chimique tunisien :

Photo du GCT, mars 2015 :

L’agriculture dans l’oasis a été bouleversée. Il est de plus en plus difficile de cultiver ses parcelles, particulièrement en été, où les paysans doivent attendre deux mois et demi pour irriguer leurs cultures. « Autrefois, c’était entre 10 et 15 jours », se rappelle l’instituteur Mabrouk Jabri. Puisque l’eau douce se tarit, l’eau salée devient plus présente et détériore les cultures. La biodiversité s’amenuise. « Des espèces d’arbres qu’on voyait dans chaque parcelle disparaissent progressivement, comme les pommiers, les pêchers et les abricotiers », raconte Abdekhader Béji. Face aux difficultés, les jeunes se détournent progressivement de l’agriculture. « L’oasis était un lieu de vie où chaque famille cultivait son lopin de terre. Aujourd’hui, c’est tout un savoir-faire qui est en train de disparaître. » L’oasis ne représenterait plus que 170 hectares. Il en comptait 750 en 1970. Un paradoxe, alors que les phosphates servent à augmenter les rendements agricoles, de l’autre côté de la Méditerranée !

Photos d’archives de l’oasis :

Photo de l’oasis aujourd’hui :

« La mer est malade »

L’agriculture de la région n’est pas la seule à être affectée par le Groupe chimique tunisien. En bord de mer, les chalutiers sont amarrés. Seuls de petits bateaux lèvent l’ancre. L’activité du port tourne au ralenti. « Avant l’implantation de l’usine, le golfe de Gabès était un paradis pour les pêcheurs, car c’est un lieu où les poissons se reproduisent, la pépinière de la Méditerranée, expliquent Abdelmajd Ghoul et Fathi Fetoui, deux armateurs. Aujourd’hui, 90 % des poissons ont disparu. La mer est malade. » Là aussi, le GCT est pointé du doigt : tous les jours, le groupe industriel rejette dans la mer environ 13 000 tonnes de boues chargées en phosphogypse, un des déchets de la transformation du phosphate. « Le fond de la mer est tapissé par ces boues, indiquent les pêcheurs. A cause du manque d’oxygène, les fonds marins se sont désertifiés. Les poissons manquent de nourriture. Et quand le soleil tape sur l’eau, une réaction chimique s’opère entre les boues et l’eau. »

Un désastre environnemental qui débute au pied de l’usine, où des boues noires affluent à longueur de journée et se jettent dans la Méditerranée. Pour les pêcheurs, les conséquences sont désastreuses. Un des deux armateurs employait 15 marins. Ils ne sont plus que sept. Pour trouver du poisson, ils doivent aller plus loin, vers le Nord et la ville de Sfax. Mais cela demande plus de carburant, donc les coûts augmentent. Faute de travail, de moins en moins de pêcheurs ont accès à la sécurité sociale. Certains ont vendu leur matériel ; d’autres continuent leur activité et réparent régulièrement leurs filets pris dans la colle jaunâtre qui tapisse les fonds marins. A cela s’ajoute un problème de surpêche de gros chalutiers et un manque de contrôle des autorités.

Plus de maladies qu’ailleurs ?

En plus des pêcheurs, Gabès a vu ses plages désertées et les touristes disparaître. Les fumées de l’usine et l’odeur de soufre qui rend parfois l’air de la ville irrespirable ont eu raison de son attrait touristique. La dégradation de la qualité de l’air inquiète la population. Les rejets atmosphériques du GCT sont accusés de provoquer des cancers et des cas de fluorose. Cette maladie, Moekles, un jeune informaticien, en est atteint. « J’ai des douleurs aux os, et je peux facilement me casser quelque chose, explique-t-il. Je dois faire attention à chacun de mes mouvements. » Le médecin qui le suit n’a pas fait le lien avec les rejets de l’usine de fluor adossée au GCT. Mais les symptômes de Moekles ne sont pas rares.

Foued Kraiem, le président de l’Association tunisienne de l’environnement et de la nature, suit de près les conséquences de l’industrie du phosphate. Pour lui, la région de Gabès recense une forte densité de maladies, dont des cancers. « Dans certaines familles, plusieurs membres sont malades », atteste t-il, évoquant également des pathologies pulmonaires comme les allergies ou l’asthme. Les malades sont obligés de se rendre à Sfax, à 2h30 de route, pour être soignés, car Gabès n’a pas les infrastructures hospitalières nécessaires. « Nous demandons qu’il y ait une vraie étude épidémiologique, sur 3000 familles », réclame Foued Kraiem. Une étude qui permettrait enfin d’établir les éventuelles responsabilités de l’usine de transformation du phosphates. Et de contrebalancer l’extraordinaire poids économique qu’elle représente à l’échelle de la région, et de la Tunisie !

« Le maximum de bénéfices avec le moins de dépenses possibles »

Dans la région de Gabès, l’usine emploie officiellement près de 4000 personnes. En 2010, le GCT générait 2,1 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Des résultats qui sont tombés aux alentours de 700 millions d’euros, en 2012 et en 2013, à cause des grèves (voir ci-dessous) [5]. Malgré cette diminution, l’usine représente une manne financière extraordinaire pour la Tunisie, un véritable poumon économique... aux conséquences désastreuses sur le long terme.

« Quand l’usine de phosphate a été créée, nos parents ont applaudi : il y aura du travail », se souvient Mabrouk Jabri, l’instituteur de Chenini. Quarante ans plus tard, le bilan est catastrophique. Non seulement le GCT n’a pas investi dans le développement social de la région, mais il a détruit son environnement. « L’usine souhaite réaliser le maximum de bénéfices avec le moins de dépenses possibles, regrette Mabrouk Jabri. La région est touchée par la pauvreté culturelle et les problèmes de santé. Le GCT pourrait au moins résoudre ces problèmes grâce aux millions qu’elle gagne par jour. »

Depuis la révolution tunisienne, la liberté d’expression acquise est utilisée pour critiquer l’usine, autrefois intouchable. Les associations foisonnent, les mobilisations aussi. En 2011, les pêcheurs de Gabès ont bloqué le terminal commercial du GCT pendant une douzaine de jours, afin de faire pression pour que les rejets en mer cessent. Les jeunes de Gabès ont profité du Forum social mondial à Tunis, en mars 2015, pour alerter l’opinion publique sur la pollution environnementale. Les associations et les représentants de la société civile participent désormais à des négociations avec l’entreprise. « Avant la Révolution, il était impossible de discuter avec la compagnie », se souvient Mabrouk Jabri.

Entre déni et greenwashing

Le groupe chimique tunisien ouvre désormais ses portes aux journalistes. Il a même recruté un directeur en charge de l’environnement, Noureddine Trabelsi. Dans la salle de réunion sont exposés les différents produits fabriqués sur le site : acide phosphorique, engrais phosphatés, adjuvant d’aliment de bétail... « Nous sommes conscients des problématiques environnementales, que ce soit la pollution atmosphérique ou les rejets en mer, plaide t-il. Mais on injecte 7 millions de dinars dans l’économie de la région. Nous sommes la locomotive de Gabès ! » Face aux critiques, le groupe communique sur les « mises à niveau environnementales » du site de production. Noureddine Trabelsi égrène les millions de dinars investis dans de nouvelles technologies pour réduire, d’ici fin 2015, les émissions d’ammoniac et d’oxyde d’azote. Le groupe espère même « éliminer l’odeur de sulfure  », ce gaz malodorant qui envahit les rues de Gabès par intermittence. Les émissions seront donc toujours présentes, mais bien moins perceptibles, promet-on...

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Si le groupe reconnaît le rejet de phosphogypse en mer – une tonne d’acide phosphorique produite pour cinq tonnes de phosphogypse ! – il dément son rôle dans la dégradation de la faune marine. Mais il admet que la pollution au phosphogypse peut avoir un effet sur la pêche, « l’amenuiser », tout en clamant que « les vrais responsables sont les grands bateaux qui drainent tout ». La responsabilité de la France est aussi pointée du doigt. « La première usine en 1972 a été créée par le SPIE Batignolles (groupe français de BTP, ndlr) qui a programmé ces rejets, rappelle Noureddine Trabelsi. A l’époque, la France rejetait le phosphogypse dans la Seine, avant que ce ne soit interdit à la fin des années 80. On ne savait pas qu’il y avait de la pollution derrière... ». Mais cette ignorance ne suffit plus à tempérer la colère des riverains.

Déplacer la pollution

Au fond de la salle, une immense carte du littoral dévoile les ambitions du groupe. « On va faire six pipelines enterrés sur 23 kilomètres pour transporter les boues de phosphogypse », détaille Noureddine Trabelsi. Soutenu par l’Union européenne, le projet visait initialement à stocker les boues à Ouedref, un village situé à une vingtaine de kilomètres de Gabès. « On a proposé un stockage avec une géomembrane, mais la population a refusé... On vient de proposer deux autres sites à la société civile. » Aux craintes de contamination des nappes phréatiques s’ajoutent celles relatives à la radioactivité des boues. « Avec la Révolution, c’est devenu difficile. Les habitants ne veulent plus de décharges chez eux. Et en même temps, tout le monde veut être recruté par notre groupe. »

Le GCT rejette par ailleurs toute responsabilité dans l’épuisement des nappes. « Notre groupe, c’est 6 % de la consommation d’eau à Gabès. Or, le manque d’eau est dû à l’agriculture qui en consomme 80 % », se défend le responsable environnement de l’entreprise, sans être en mesure de nous transmettre la moindre étude à ce sujet. Une chose est sûre : la consommation d’eau du groupe s’est réduite ces dernières années suite à la division par deux de la production [6]. « On rencontre des difficultés dans l’approvisionnement en phosphates. Il y a des problèmes sociaux dans le bassin minier de Gafsa, là où sont extraits les phosphates. On espère que la situation va se débloquer... »

Dans les mines : « Les oubliés du phosphate »

Les rails qui longent le complexe industriel de Gabès mènent au bassin minier de Gafsa, un parcours de 150 kilomètres vers l’Ouest de la Tunisie. C’est là que les phosphates sont extraits du sous-sol avant d’être envoyés à Gabès pour y être transformés. Là aussi, c’est une entreprise liée aux phosphates, la CPG [7], qui reste le principal employeur de la région. L’entreprise est l’un des plus gros producteurs de phosphates dans le monde (8 millions de tonnes en 2010). Mais a quasiment cessé d’embaucher [8].

« Avec les modernisations des techniques d’extraction, la CPG a besoin de moins en moins besoin d’ouvriers, indique Taoufik Ain, de l’Association du bassin minier pour l’investissement et développement, à Moularés. Il y en avait 15 000 en 1980, on est à 5 000 aujourd’hui. » « En 2014, les pertes, aggravées par la baisse des cours du phosphate – entamée en 2012 et qui pourrait durer jusqu’en 2025 selon la Banque mondiale –, ont atteint 20 millions de dinars (8,8 millions d’euros) en 2014 », précise le journal Jeune Afrique.

Dynamite, poussières, cancers

Dans cette région du Sud-Ouest, le chômage atteint 29 %. A la désespérance sociale se mêlent les problèmes sanitaires. « Les poussières provoquent des maladies respiratoires, des cancers. Il y a aussi des problèmes de dents à cause du fluor présent dans l’eau. Les os peuvent se casser. » L’absence d’hôpital à Gafsa contraint les habitants à se rendre à Tunis ou Sousse. Dans cette zone aussi, les habitants constatent l’épuisement de l’eau souterraine. « Il n’y a pas d’agriculture possible avec ces ressources en eau qui diminuent. »

« Le problème, ce n’est pas le phosphate, mais la façon dont on le traite », précise Zaybi Abdessalem, de l’association Mlal environnement. « Pour l’extraire, on utilise de la dynamite. Les secousses sont entendues tous les jours, à midi. Elles ébranlent les maisons, causent des fissures chez ceux qui sont à un ou deux kilomètres. Plus on met d’explosif pour extraire davantage de phosphate, plus les poussières se dispersent sur le territoire. » Pour éviter que les poussières ne se répandent dans l’environnement, le phosphate doit normalement être humidifié lors du transport. « Comme ils veulent gagner du temps et de l’argent, ils ne le font pas. Au Maroc, ils respectent les normes alors qu’ils extraient deux fois plus de phosphate. Ici, ils veulent en vendre plus et ils se fichent de notre santé ! » Depuis quatre ans, la vie des « oubliés du phosphate » bat au rythme des revendications sociales, des grèves et des mouvements protestataires (voir la bande annonce de Maudit soit le phosphate, un documentaire sur les grèves et leur répression).

http://primed.tv/maudit-soit-le-phosphate/

De Gabès à Gafsa : « pollueur payeur »

Une telle industrie, même en s’adaptant, peut-elle être plus respectueuse de l’environnement ? C’est le point de vue des responsables des associations du bassin minier de Gafsa. « L’eau qui sert à laver le phosphate pourrait être réutilisée au moins deux fois pour le lavage des nouvelles roches », illustre l’un d’eux. Ce qu’ils espèrent surtout, c’est une redistribution d’une partie de l’argent du phosphate pour soutenir le développement de la région, en termes de soins de santé ou d’éducation. « Nous avons le droit de vivre dans un bassin minier propre. Il faut respecter la loi et sinon, on doit retirer la licence de l’entreprise ! »

A Gabès, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), centrale syndicale, réclame l’application du principe « pollueur payeur ». « Il n’y a pas d’équilibre entre un secteur qui produit beaucoup d’argent, mais aussi beaucoup de dégâts. Rien n’a été fait depuis les années 1970. Nos services sanitaires ne sont pas à la hauteur. Les habitants sont obligés d’aller à Sfax ou Sousse pour se faire soigner. Malgré les législations tunisiennes, aucune étude d’impact n’est réalisée. » Le syndicat demande lui aussi un soutien au développement économique et social de la région.

Changer de modèle de développement

Autour du complexe chimique, les citoyens n’attendent plus que l’entreprise agisse. Ils multiplient les projets pour sauvegarder l’oasis de Gabès, construisant des retenues d’eau, soutenant l’installation de paysans, développant un tourisme solidaire et la commercialisation de produits locaux (voir notre reportage). Ensemble, ils démontrent qu’un autre développement de la région est toujours possible. Mais réussiront-ils si l’eau ne revient pas ?

A l’autre bout de la filière, en France et en Europe, les engrais phosphatés contribuent à une dégradation générale de la situation environnementale. Combien de temps faudra t-il pour réguler un système destructeur pour l’environnement et la santé, dans lequel les habitants et les agriculteurs sont pris au piège ? Au-delà de la seule limitation des phosphates dans les lessives et détergents pour lave-vaisselles à usage domestique...

Texte : Simon Gouin et Sophie Chapelle

Images (photos et vidéos) : Nathalie Crubézy / Collectif à vif(s)
Sauf :
 Photo de Une (algues vertes) : CC Cristina Barroca
 Photo Algues vertes : CC TheSupermat

 Le reportage photo est tiré du projet en cours "Time for change : pour une production et une consommation soutenables des matières premières" porté par l’Aitec, en partenariat avec Attac, Bastamag et le collectif à-vif(s)

Notes

[2La concentration excessive de phosphates dans l’eau entraine une eutrophisation des rivières à débit lent des lacs, des réservoirs et des zones côtières, qui se manifeste par une prolifération d’algues bleu-verte, une moindre infiltration de la lumière, la raréfaction de l’oxygène dans les eaux de surface, la disparition des invertébrés benthiques et la production de toxines nuisibles aux poissons, au bétail et aux humains. Source

[3La Chine, le Maroc et les États-Unis assurent à eux-seuls plus des deux tiers de la production mondiale de phosphates, voir U.S. Geological Survey, Mineral Commodity Summaries, Janvier 2015 Source

[4The World Phosphate Market, What Risk for the European Union, Inra, Juin 2014 (voir ici).

[6« La quantité de phosphates produite a pu atteindre 3,9 millions de tonnes de phosphates maximum par an à Gabès, illustre Noureddine Trabelsi. Aujourd’hui on est à deux millions de tonnes. »

[7La CPG, compagnie des phosphates de Gafsa, est une entreprise publique qui a fusionné en 1994 avec l’un des principaux groupes industriels en Tunisie, le Groupe Chimique Tunisien (également public).

[8Un plan stratégique de réforme intitulé « Plan de réhabilitation de la CPG » fut mis en place par le gouvernement tunisien à partir de 1985. Financé par des prêts, de la Banque mondiale puis de la Banque africaine de développement, ce plan prévoyait notamment la mécanisation de la production, la réduction des charges et des coûts d’exploitation et la réduction des effectifs. Voir les rapports disponibles sur le site de la Banque africaine de développement