Cinéma

L’Île-Saint-Denis : un festival d’écologie populaire pour renforcer son pouvoir d’agir

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par Michel Bourgain

Une île au cœur de la métropole francilienne tente de faire face aux défis climatiques. Nichée le long de la Seine, à la jonction des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et à proximité de Paris, l’Île-Saint-Denis est l’une des 30 villes les plus pauvres de France. Ce qui n’a pas empêché la municipalité d’entamer depuis 2001 une véritable révolution énergétique. Pour développer davantage les énergies citoyennes, elle organise du 10 au 12 avril la 6e édition du festival de Cinéma, écologie et résistances (CER). « Ensemble, nous pouvons élever notre pouvoir d’agir », assure le maire écologiste Michel Bourgain. Voici son plaidoyer.

Les personnes modestes sont les principales victimes des inondations, canicules, sécheresses, incendies qui ravagent quotidiennement la planète. Commune populaire (70 % de logements sociaux), l’Île-Saint-Denis en a pleinement conscience : en 2003, la Seine-Saint-Denis fut le deuxième département le plus touché par la canicule. Notre île, petit joyau niché sur la Seine, est vulnérable face aux risques d’inondation. Elle est également sensible aux fortes températures du fait de l’inertie thermique de la métropole parisienne.

Mais ce territoire est aussi un îlot de fraîcheur unique, résistant aux hausses de chaleur grâce au fleuve et à sa forte végétalisation. C’est surtout un territoire « en transition » qui a réussi depuis 2001 à réduire ses consommations de carburant (50 %), de gaz (28 %), d’électricité (20 %), tout en s’engageant dans la production d’énergies renouvelables. Ces dernières couvrent aujourd’hui 32 % de l’électricité consommée par le patrimoine communal. L’Île-Saint-Denis a ainsi dépassé les objectifs européens fixés pour 2020... avec sept ans d’avance.

Nous les 99 %

Les experts internationaux nous mettent en garde devant le risque d’emballement irréversible du climat. Les 1 % d’ultra-riches, maîtres du monde, ne s’en soucient pas. La maison brûle et ils regardent ailleurs ! Nous les 99 %, les citoyens, nous pouvons assumer cette grande responsabilité.

 Amplifier le changement des modes de vie au quotidien. Être plus collaboratifs et moins compétitifs, plus relationnels et moins matériels.
 Renforcer la collaboration créative entre les collectivités locales et les citoyens pour un bien vivre respectueux du climat.
 Pousser les puissants à s’entendre pour freiner les dérèglements climatiques lors de la Conférence internationale sur le climat prévue en décembre 2015 au Bourget (93).

Pascal Canfin est le parrain de la 6e édition du festival d’écologie populaire Effet de CER (Cinéma, Écologie, Résistances) que L’Île-Saint-Denis accueille les 10, 11 et 12 avril prochains. Ancien ministre délégué au Développement, il est désormais conseiller climat pour le World Ressources Institute, un think tank ciblé sur les questions environnementales.

Autour de lui, citoyens, acteurs associatifs, experts et journalistes, humanistes de toutes conditions, nous allons partager nos idées et nos pratiques. Pour être nous-mêmes acteurs du changement. Ensemble, nous pouvons élever notre « pouvoir d’agir ».

Michel Bourgain, maire (EELV) de L’Île-Saint-Denis

Au programme du festival Effet de CER : films, documentaires, débats, performances, expositions et stands librairie (voir ici). Toutes les infos sont sur la page Facebook.
Pour venir à l’Île-Saint-Denis en transports en communs : tram T1, RER D ou bus 237.

Lire sur ce sujet : Seine-Saint-Denis : l’île de la tentation participative