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Catastrophe nucléaire : et si elle se produisait près de chez vous ?

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par Agnès Rousseaux

En cas d’accident nucléaire en France, seriez-vous concernés par la contamination ? Seriez-vous évacués, confinés, pris en charge ? Comment la France, pays le plus nucléarisé au monde avec ses 58 réacteurs, a-t-elle prévu de faire face à une telle catastrophe ? Greenpeace vient de publier une application qui permet d’identifier la centrale nucléaire la plus proche de chez vous, et montre quelle serait l’étendue de la contamination dans le cas d’un accident majeur. L’application permet de visualiser la zone prise en charge par les plans particuliers d’intervention (PPI), cet ensemble de « contre-mesures » que le préfet doit appliquer en cas d’accident sur un site nucléaire.

« À 2 kilomètres autour de l’installation défaillante, vous serez évacué... À 10 kilomètres, vous serez confinés… », explique Greenpeace. « Ces plans sont fondés sur un unique scénario d’accident, et ils ne prennent en compte qu’une zone maximum de 10 kilomètres. » Or les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima ont montré que la zone directement concernée par des doses mortelles de radioactivité était comprise ente 100 et 300 kilomètres autour du site.

Si une catastrophe nucléaire de type Tchernobyl se produisait dans la centrale de Nogent-sur-Seine, située à 100 kilomètres de Paris, 43,5 millions de Français seraient touchés par la contamination. Et le PPI gouvernemental ne prend en compte que 15 000 personnes ! Que dire de la centrale du Bugey, qui est à 40 kilomètres de Lyon… « L’État essaie de faire croire à la population qu’il contrôle la situation et qu’en cas d’accident, tout est prévu. En réalité, les PPI ne sont pas réalistes et bien trop réduits pour protéger les Français, explique Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace France. Puisque notre gouvernement nous impose le choix du nucléaire, il doit en assumer les conséquences en protégeant au mieux ses concitoyens. » Pour l’ONG, à défaut d’une sortie rapide et totale du nucléaire, une solution s’impose : « Le gouvernement doit classer l’ensemble de l’Hexagone en zone de PPI. »

Testez l’application de Greenpeace