Plainte en diffamation

Bolloré contre Bastamag : le procès en appel aura lieu le 1er décembre

Plainte en diffamation

par Rédaction

Le 1er décembre se tiendra le procès en appel opposant le groupe Bolloré au site d’information Bastamag. Nous sommes depuis quatre ans la cible d’une plainte en diffamation de la part du groupe Bolloré suite à la publication d’un article pointant le rôle de grandes entreprises françaises dans le phénomène d’accaparement des terres en Afrique et en Asie (à lire ici).

Le groupe Bolloré a été débouté de sa plainte en première instance le 14 avril 2016. La 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris avait alors relaxé notre directeur de publication (Julien Lusson) et les trois autres journalistes incriminés pour l’article (Nadia Djabali, Agnès Rousseaux et Ivan du Roy). Le Tribunal avait alors reconnu le « caractère d’intérêt général » du sujet traité, « le sérieux de l’enquête » et « la prudence dans l’expression » ainsi que « l’impératif du débat démocratique » sur la question de l’accaparement des terres.

L’article mentionnait, entre autres, les activités du groupe Bolloré, via une holding luxembourgeoise, la Socfin, dans lequel le groupe possède de fortes participations. La Socfin possède une trentaine de filiales, dont plusieurs gèrent des plantations d’hévéas et d’huile de palme en Afrique et en Asie. Ses pratiques font l’objet de nombreuses critiques de la part des populations locales et d’organisations internationales.

D’autres sites étaient également poursuivis dans le cadre de cette plaine : le site Rue 89 et son directeur de publication, Pierre Haski, pour avoir cité l’article, la journaliste Dominique Martin Ferrari, qui a cité l’article dans son site « scoop it » (Options Futurs), et trois autres personnes ayant partagé l’article sur leurs blogs (Thierry Lamireau, Laurent Ménard et Guillaume Decugis). Tous ont été aussi relaxés le 14 avril.

 Le procès en appel se déroulera le jeudi 1er décembre, à 13h30, à la Cour d’appel de Paris, au Palais de Justice.

Bastamag n’est pas le seul média à être ciblé par une plainte en diffamation du groupe Bolloré ou de la holding luxembourgeoise Socfin :

 En Juillet, le groupe Bolloré a assigné France 2 devant le Tribunal de Commerce de Paris après la rediffusion d’un « Complément d’enquête » consacré à Vincent Bolloré, son PDG.

 En Juin dernier, le groupe Bolloré a également perdu son procès contre le site Agence Ecofin qu’il attaquait en diffamation pour un article paru dans la rubrique « anti-corruption ».

 Depuis avril, le journaliste de Mediapart Dan Israel est également visé par une plainte en diffamation déposée par la Socfin et sa filiale camerounaise Socapalm suite à un article évoquant l’occupation de plantations par des villageois et paysans camerounais. L’association grenobloise React, qui soutient les communautés locales subissant les conséquences de l’accaparement de terres, est également visée par une plainte similaire. L’association React avait servi d’intermédiaire en 2014 pour ouvrir des négociations entre le groupe Bolloré et les associations de riverains de plantations.

Bastamag fait d’ailleurs l’objet d’une seconde plainte en diffamation de la part du groupe Bolloré pour un article ayant évoqué ces rencontres entre le groupe et les communautés locales.

L’équipe de Basta!

Contact presse : Ivan du Roy - 06 80 10 19 49

Crédit photo : CC Steve Calcott