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Aux Etats-Unis, une coopérative alimentaire propose des produits de qualité bon marché

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par Rédaction

Pas facile, quand on habite New York, de trouver des fruits et légumes frais. Sauf pour les membres de la Food coop, une coopérative alimentaire auto-gérée qui mise sur la qualité. Née il y 40 ans, la Food coop réunit aujourd’hui 16 000 coopérants. Leur travail bénévole permet de proposer des prix peu élevés. Pour certaines familles, qui peinent à boucler leurs fins de mois, c’est un endroit salutaire. Un documentaire signé Tom Boothe raconte cette histoire un brin exceptionnelle.

Il existe à Brooklyn un supermarché dont le chiffre d’affaire par m2 est près de dix fois supérieur à la moyenne, et où les gens sont prêts à faire la queue quarante minutes... Il s’agit de la Food coop, une coopérative alimentaire créée en 1973 par un petit groupe d’amis « franchement anticapitalistes ». Racontée par un documentaire très enthousiaste, signé Tom Boothe, et sorti ce mercredi 2 novembre dans les salles, la Food coop compte aujourd’hui 16 000 membres.

Food Coop - Film Annonce from LARDUX FILMS on Vimeo.

Chacun y travaille 2h45 par mois pour avoir le droit d’y acheter des produits alimentaires de très bonne qualité, à des prix défiant toute concurrence. Réception des marchandises, conditionnement, mise en rayons, ménage, vente... 75 % du travail est fait par les bénévoles, ce qui explique les prix très bas pratiqués par la Food coop. « Nous économisons environ 40% sur le budget, témoigne une cliente. Ce n’est pas rien. »

Une pépite égalitaire

« Beaucoup de gens viennent à la coop pour les fruits et les légumes », rapporte une autre coopérante. Le succès de ce magasin est tel que les stocks sont renouvelés très régulièrement, ce qui garantit une fraîcheur, rare, de la nourriture. Une partie des produits sont bios, et l’équipe en charge des achats fournit un gros travail de recherche de fournisseurs de proximité. En été, 80 % des produits viennent des fermes locales. Tout cela donne un caractère un peu surréaliste à la Food coop. À New York, il reste difficile de se procurer des aliments frais. Les épiceries et les supermarchés ne proposent souvent que des produits industriels. Et plus les quartiers sont pauvres, plus les épiceries sont chères....

« La Food coop représente un nouveau système économique dans ce pays », dit en souriant l’un des coopérateur. Tandis qu’une des salariées évoque « une pépite égalitaire qui réussit » et « l’une des plus belles expériences sociales du moment ».
Tom Boothe aborde également les désaccords qui agitent la coopérative : la commission environnement peine ainsi à imposer la fin des sacs en plastique, et la commission discipline traque les tricheurs, qui planquent de la marchandise dans leur sac à dos. Magistrate à la retraite, celle qui préside la commission discipline ne s’en laisse pas conter. Elle invite les fraudeurs à reconnaître leurs méfaits, ce qu’ils finissent volontiers par faire, préférant des aveux à un passage devant le comité de discipline tout entier. La sanction va de la suspension à l’exclusion. Rares sont ceux qui prennent ce risque. Les coopérateurs sont plutôt très fans de leur magasin. Certains d’entre eux n’hésitent pas à faire deux heures de trajet pour venir s’y approvisionner.

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